(New York) La Bourse de New York a conclu dans le vert jeudi pour la troisième séance d’affilée après un démarrage de séance hésitant et une frayeur en début de semaine.

Selon des résultats définitifs, l’indice Dow Jones a grappillé 0,07 % à 34 823,35 points. Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a pris 0,36 % à 14 684,59 points et l’indice élargi S&P 500 0,20 % à 4367,48 points.

Wall Street avait démarré hésitante après des chiffres de l’emploi hebdomadaires décevants, les demandes d’allocations chômage ayant augmenté de façon inattendue à 419 000 au lieu des 360 000 anticipées.

Mais une salve de résultats d’entreprises positifs et surtout les projections plutôt confiantes des chefs d’entreprises ont rassuré les investisseurs.

« Avec des nouvelles qui ne sont pas forcément des bonnes nouvelles, comme l’augmentation des cas de COVID-19 ou un chiffre de l’emploi décevant, on voit finalement ce dont le marché a envie », a commenté Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

« Les investisseurs ont peur d’une chose, c’est qu’une surchauffe amène l’inflation », a-t-il ajouté. « Et si la COVID-19 reste important, si les chiffres de l’emploi ne sont pas aussi bons qu’on le voudrait, ce n’est pas porteur d’inflation », donc c’est favorable pour le marché, a résumé l’analyste.

La saison des résultats a continué de battre son plein avec des comptes positifs même s’ils n’ont pas toujours été salués par les investisseurs.

La compagnie American Airlines a dégagé un bénéfice net trimestriel pour la première fois depuis le début de la pandémie, reflétant le retour des passagers au fur et à mesure de l’avancée de la campagne de vaccination.

L’entreprise a gagné 19 millions de dollars d’avril à juin alors qu’elle avait encaissé une perte nette de 2,1 milliards de dollars à la même époque l’an dernier. Malgré ce retour aux bénéfices, American Airlines a perdu 1,12 %, emmenant dans son sillage Delta Air Lines (-1,32 %) et United Airlines (-0,31 %).

Le groupe américain Dow, qui fabrique des matériaux et produits pour les industriels, a progressé de 1,26 % après avoir signalé une forte demande pour ses produits et un bénéfice trimestriel quasiment doublé par rapport au trimestre précédent, à 1,9 milliard de dollars.

« Ce qui est encourageant c’est que la plupart des entreprises ont fait des prévisions positives ou prudentes », a relevé M. Volokhine. « Tous les problèmes que voient les chefs d’entreprises ne sont que passagers, comme les goulets d’étranglement ou les difficultés d’engager de la main-d’œuvre », problèmes qui ne signalent pas une surchauffe.

Les places boursières s’étaient malgré tout fait peur lundi, enregistrant leur plus mauvaise séance de l’année face à la crainte que le variant Delta ne compromette la reprise mondiale tout en suscitant de l’inflation : « Est apparu le fantôme atroce de la stagflation, celui d’une inflation dans une économie qui décline », a souligné M. Volokhine.

Après la clôture jeudi, Twitter, fortement salué dans les échanges électroniques (+6,06 % à 73,78 dollars), a annoncé une hausse de 11 % de ses utilisateurs quotidiens à 206 millions assortie d’un bond de son chiffre d’affaires au 2e trimestre.

Domino’s Pizza a fait saliver les investisseurs grimpant de 14,55 % à 538,82 dollars, un record pour le titre, après des ventes qui sont montées en flèche au 2e trimestre grâce aux habitudes de livraison prises par les consommateurs et à ses nouveautés comme des pizzas au cheeseburger ou aux tacos de poulet.

Les rendements sur les bons du Trésor à dix ans étaient en léger repli à 1,2749 % contre 1,2884 % la veille.