(New York) Les Bourses mondiales sont parvenues à effacer mardi une partie des lourdes pertes enregistrées la veille à la faveur de la résurgence de la pandémie, dans un marché qui reste néanmoins sans certitude sur le rythme de la reprise.

Après des pertes allant jusqu’à plus de 3 % lundi, Paris a rebondi de 0,81 %, Londres de 0,54 %, Francfort de 0,55 % et Milan de 0,59 %.  

À Wall Street, l’indice Dow Jones, qui avait lâché 2,09 % la veille, a fini en hausse de 1,62 %, le NASDAQ de 1,57 % et l’indice élargi S&P 500 de 1,52 %.

« Les marchés actions sont de retour dans le vert ce mardi, mais nous constatons déjà des fragilités dans le rebond, l’Europe ayant abandonné une partie des gains réalisés plus tôt dans la séance », observe Craig Erlam, analyste chez Oanda.

« Les temps sont difficiles pour les marchés, avec une augmentation des cas de COVID-19, en particulier au Royaume-Uni, et des craintes autour de l’inflation freinant l’optimisme que nous avons observé à certains moments cette année », ajoute-t-il.

« Les vaccins devraient garantir que le nombre de cas ne conduise pas au niveau de décès et de restrictions que nous avons vu au cours des 18 derniers mois », tempère toutefois l’analyste.

Mais « si ce faux sentiment de sécurité encourage aussi de plus grandes prises de risque -comme retirer l’ensemble des restrictions au moment d’un pic (de contaminations)- la seconde partie de l’année pourrait ne pas être aussi brillante que beaucoup l’espéraient », note encore M. Erlam.  

La prudence des investisseurs s’est notamment manifestée ces derniers temps par leur report sur le marché obligataire, qui a entraîné un net recul des taux d’emprunt des deux côtés de l’Atlantique.

Mais mardi, après être brièvement descendu en dessous de 1,13 %, le rendement de la dette américaine à 10 ans a repris du poil de la bête, à 1,22 %.

Pour Peter Boockvar, responsable de l’investissement chez Bleakley Advisory Group, en l’absence d’annonce ou d’indicateur macroéconomique majeur, la chute des taux obligataires américains a déclenché une réaction « technique » des marchés.

« Les algorithmes ont réagi et ont déclenché des achats » de titres, a-t-il expliqué.

Le mouvement a été alimenté, selon lui, par des opérateurs désireux d’acheter à la baisse (« buy the dip »), pensant faire une bonne affaire.

« Mais du point de vue des fondamentaux », a-t-il nuancé, « je ne m’explique pas qu’on soit terrorisé par la COVID-19 un jour et qu’on s’en moque le lendemain. »

L’aérien retrouve des ailes

Easyjet, à l’instar de l’ensemble du secteur aérien, a rebondi (+0,94 % à 777,20 pence), au lendemain d’un fort repli. La compagnie britannique a indiqué mardi qu’elle allait faire monter en puissance sa capacité de transports cet été, tablant sur une reprise intraeuropéenne du trafic avec les vacances, même si les restrictions sanitaires pèsent toujours sur les réservations.  

À Francfort, Lufthansa (+2,36 % à 9,67 euros) et MTU Aero Engines (+1,63 % à 196,05 euros) ont aussi repris de la hauteur, tout comme Airbus à Paris (+2,34 % à 106,00 euros).

À Wall Street, Delta Air Lines a gagné 5,45 % à 40,66 dollars, United Airlines 6,58 % à 46,32 dollars et American Airlines 8,38 % à 20,56 dollars.

Alstom fait le plein de commandes

Le titre du constructeur ferroviaire est monté de 2,53 % à 36,04 euros, fort de prises de commandes qui ont presque triplé au dernier trimestre.

Le pétrole se reprend, euro et bitcoin reculent

Les cours du pétrole ont regagné mardi une petite partie du terrain perdu la veille.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a clôturé en hausse de 1,06 % à 69,35 dollars à Londres.

À New York, le baril de WTI pour août a gagné 1,50 % à 67,42 dollars.

L’euro cédait 0,16 % face au billet vert à 1,178 1 dollar.

Le bitcoin refluait de 2,46 % à 29 953 dollars.