L’actionnaire numéro un est maintenant la Caisse de dépôt

Le plus gros actionnaire de WSP vient de vendre pour quelque 400 millions de dollars d’actions pour ainsi laisser la Caisse de dépôt et placement du Québec devenir l’actionnaire numéro un de l’entreprise montréalaise de services-conseils.

L’Office d’investissement du régime de pensions du Canada a vendu, jeudi dernier, un bloc de 2,8 millions d’actions de WSP. La transaction a été réalisée de manière privée, indique un document déposé auprès des autorités boursières.

Le prix obtenu pour les actions n’est pas précisé. Le nom de l’acquéreur – qui n’est pas la Caisse de dépôt et placement du Québec – n’est pas dévoilé non plus.

WSP est l’une des entreprises de Québec inc. ayant connu la plus belle ascension boursière ces dernières années.

L’action de WSP s’est appréciée de près de 20 % depuis le 1er janvier et affiche une hausse de 240 % depuis son creux de 59 $ en mars 2020. Le titre de l’entreprise autrefois connue sous le nom de Genivar est demeuré relativement stable lundi pour clôturer à 142,97 $ à la Bourse de Toronto.

Un sommet de 151,48 $ a été atteint la semaine dernière. Le titre valait une vingtaine de dollars en 2013.

« Nous apportons de temps en temps des ajustements à notre portefeuille d’investissements afin de diversifier nos placements conformément à notre stratégie d’investissement », a simplement indiqué Frank Switzer, responsable des affaires publiques et des communications à l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada.

Ce dernier n’a pas souhaité offrir plus de précisions sur la transaction.

La Caisse de dépôt et placement détient quelque 21 millions d’actions de WSP, soit l’équivalent d’une participation de 18 %. WSP est un des plus importants placements boursiers de la Caisse au Québec.

Le gestionnaire indépendant des investissements pour le Régime de pensions du Canada est donc désormais le deuxième actionnaire de WSP et détient maintenant environ 19 millions d’actions.

Prudence, selon un expert

L’évaluation boursière de WSP fait quelque peu sourciller Devin Dodge, de la BMO. Dans une note envoyée lundi à ses clients, l’analyste invite les investisseurs à la prudence. « Le multiple d’évaluation de WSP a augmenté au cours des dernières semaines et se trouve aujourd’hui tout près de son sommet historique relativement à Stantec et aux autres comparables », souligne-t-il.

À plus de 16 milliards de dollars, WSP est la plus importante firme d’ingénierie au Canada en ce qui a trait à la capitalisation boursière. La taille de WSP s’est notamment élargie à la suite de multiples acquisitions réalisées au fil des années.

Les attentes liées à une prochaine acquisition expliquent la récente poussée du titre, selon Devin Dodge.

Mon analyse suggère cependant que le cours boursier actuel escompte une portion significative du potentiel que pourrait apporter une transaction d’importance. Si l’annonce d’une acquisition devait prendre un certain temps à se concrétiser, l’évaluation de l’action de WSP pourrait se retrouver sous pression.

Devin Dodge, de la BMO

Neuf des 14 analystes qui suivent officiellement les activités de WSP recommandent l’achat du titre. Le cours cible moyen sur 12 mois est à 146 $.

L’Office d’investissement du régime de pensions du Canada a pour mandat de contribuer à la création d’une sécurité pour des générations de Canadiens. Au début du mois d’avril, la caisse d’investissements du régime de pensions du Canada frôlait la barre des 500 milliards de dollars.

Cette organisation a son siège social à Toronto et compte des bureaux à Hong Kong, à Londres, au Luxembourg, à San Francisco, à São Paulo et à Sydney.