(New York) Les marchés boursiers européens ont reculé jeudi, tandis que Wall Street a repris son souffle, la résurgence de la pandémie de COVID-19 faisant naître des doutes quant à la vigueur de la reprise, avec l’inflation américaine en toile de fond.

Au terme d’une séance passée dans le rouge, Paris a finalement abandonné 0,99 %, Francfort a reculé de 1,01 %, Milan de 1,27 % tandis que Londres, originellement mieux orientée que ses homologues, n’a finalement pas résisté à la vague baissière (-1,12 %).

De son côté, Wall Street a clôturé sur une note mitigée : le Dow Jones a grappillé 0,15 %, le S&P 500 a perdu 0,70 % et le NASDAQ 0,33 %.

« L’incertitude autour de trois facteurs pèse sur les marchés », explique Michael Hewson, analyste en chef chez CMC markets UK, « une augmentation continue des cas de virus, le rythme de la reprise qui semble ralentir, et le caractère transitoire ou non des pressions inflationnistes ».

Autant d’inquiétudes qui pesaient en premier lieu sur les valeurs pétrolières et celles liées au voyage, en particulier outre-Manche.

Un climat alimenté par l’annonce d’un ralentissement de la croissance chinoise, avec une demande intérieure encore fragile après 18 mois de pandémie de coronavirus.

 « Les inquiétudes concernant le rythme et la persistance de la hausse des prix semblent limiter l’optimisme concernant la reprise mondiale », estime M. Hewson.

Des membres de la Banque d’Angleterre (BoE) ont légèrement ajusté, ces derniers jours, leur message jusqu’à présent très confiant, à la suite d’une forte accélération de l’inflation britannique en juin.

 « Cette nouvelle ne provoque pas la panique, mais elle montre que les mouvements d’achats sur les marchés boursiers pourraient bientôt être interrompus », note Andreas Lipkow, analyste chez Comdirect.

Ainsi, sur le marché obligataire, le taux d’emprunt britannique à dix ans s’est tendu jeudi, à contre-courant des autres rendements européens qui ont baissé, de même que le taux américain à dix ans.

Le taux d’intérêt du bon du Trésor français à dix ans est même repassé en territoire négatif pour la première fois depuis trois mois, tandis que le taux du dix ans américain a replongé sous 1,30 % (1,29 %).

À Wall Street, la journée a été placée, comme la veille, sous le signe des prises des bénéfices, déclenchées par une vague de bons résultats d’entreprises, après plusieurs semaines de hausses des valeurs et des indices.

Le secteur pétrolier à la peine

Les prix du pétrole poursuivaient leur baisse, plombés par les négociations en coulisse de l’OPEP+, synonymes d’ouverture prochaine des vannes selon certains observateurs de marché, mais aussi par une hausse inattendue des stocks d’essence aux États-Unis.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a terminé en chute de 1,72 % ou 1,29 dollar à 73,47 dollars à Londres, par rapport à la clôture de mercredi.

À New York, le baril de WTI pour août a perdu 2,02 % ou 1,48 dollar, à 71,65 dollars.

Dans leur sillage, les valeurs du secteur pétrolier ont souffert.  

À Londres, BP a perdu 2,85 % à 296,05 pence et Royal Dutch Shell (action « B ») 2,27 % à 1377 pence.

À Paris, TotalEnergies a reflué de 1,24 % à 36,65 euros et TechnipFMC de 2,58 % à 6,80 euros. CGG s’est enfoncé pour sa part de 3,52 % à 0,62 euro.

100 milliards pour Moderna

La société américaine de biotechnologie Moderna a clôturé pour la première fois jeudi avec une capitalisation supérieure à 100 milliards de dollars (104,2). Depuis début janvier 2020, soit avant que le laboratoire n’annonce travailler sur un vaccin contre la COVID-19, qui a été injecté à des dizaines de millions de personnes depuis, la valeur du titre a été multipliée par plus de 13.

Du côté de l’euro et du bitcoin

Vers 19 h 45 GMT, le dollar gagnait 0,21 % face à la monnaie unique, à 1,1812 dollar pour un euro.  

Le bitcoin perdait 3,46 % à 31 735 dollars.