(New York) La Bourse de New York a clôturé jeudi en baisse, les marchés se montrant préoccupés par la résurgence du coronavirus et la propagation du variant delta, en l’absence d’indicateurs macroéconomiques ou de publications majeures d’entreprises.

Le Dow Jones a perdu 0,75 % à 34 421,93 points, le NASDAQ 0,72 % à 14 559,78 points et l’indice élargi S&P 500 0,86 % à 4320,82 points.

Après avoir conclu en fanfare la semaine dernière, portée par de bons chiffres macroéconomiques, Wall Street se cherche une direction depuis, faute de nouvelles données significatives sur la trajectoire de l’économie américaine.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a quant à lui plongé de 229,39 points pour terminer la séance avec 20 061,21 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 79,74 cents US, en baisse par rapport à celui de 80,16 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a pris 74 cents US à 72,94 $ US le baril, tandis que celui du gaz naturel a gagné 9,2 cents US à 3,69 $ US par million de BTU.

Le prix de l’or a reculé de 1,90 $ US à 1800,20 $ US l’once, pendant que celui du cuivre a perdu 5,8 cents US à 4,26 $ US la livre.

« Il y a un manque de nouvelles » économiques susceptibles de faire réagir les opérateurs, explique Chris Low, économiste en chef de la société d’investissement FHN Financial.

La Bourse de New York a les yeux braqués sur les chiffres de contamination du coronavirus, qui rebondissent un peu partout dans le monde, sous l’effet de la propagation du variant delta, plus contagieux et plus dangereux que la version d’origine du virus.

« Il y a une inquiétude qui monte sur la croissance mondiale », a souligné Chris Low. État d’urgence sanitaire au Japon, confinement en Australie, dégradation en Russie, la sortie de la pandémie apparaît aujourd’hui compromise à court terme.

La crispation concerne surtout d’autres pays que les États-Unis, même si les contaminations sont, là aussi, reparties à la hausse, a détaillé l’économiste.

Soutenu par l’accélération du variant delta, le titre de la société américaine de biotechnologie Moderna a gagné 4,91 % à 232,79 dollars jeudi. L’action s’est un peu rapprochée de son record, atteint la semaine dernière à 235,11 dollars.

L’hypothèse d’un relèvement des taux d’intérêt s’éloignant, chassée par les doutes sur la croissance, les valeurs bancaires ont battu en retraite.  

Bank of America a abandonné 2,44 %, JPMorgan Chase 1,73 % et Wells Fargo 2,49 %.

Sur le marché obligataire, le taux des emprunts d’État américains à 10 ans a encore perdu du terrain (1,29 %), tombant même brièvement sous 1,25 %, une première depuis début février.  

Les journées se suivent et se ressemblent pour les entreprises chinoises cotées à Wall Street, entraînées dans une spirale baissière par la reprise en main réglementaire de Pékin.

Principale cible du moment, Didi a encore lâché 5,88 % à 11,21 dollars. Selon le Wall Street Journal, l’Autorité chinoise de surveillance de la cybersécurité, qui avait déjà lancé une enquête sur le « Uber chinois », a reçu mandat du gouvernement chinois pour devenir, de fait, le gendarme des sociétés chinoises qui se sont introduites en Bourse aux États-Unis.

Également objet d’investigations de ce même régulateur, la plateforme de location de camions Full Truck Alliance a encore cédé 11 % à 15,13 dollars. Le géant du commerce en ligne Alibaba a lui abandonné 3,92 % à 199,85 dollars.

Le paysage s’assombrit aussi côté américain, où plusieurs élus, notamment le sénateur républicain du Tennessee Bill Hargerty, membre de la commission bancaire du Sénat, réclament des mesures au gendarme américain des marchés, la SEC, concernant ces valeurs chinoises.

avec La Presse Canadienne