(Paris) Les marchés européens ont fini sans direction claire mercredi, dans l’attente d’annonces sur de nouvelles restrictions face à la COVID-19, tandis qu’aux États-Unis, le dévoilement d’un plan massif d’investissements dans les infrastructures cristallisait l’attention.

Au terme d’une séance hésitante, la Bourse de Paris a cédé 0,34 %, Londres 0,86 % et Madrid 0,18 %. Francfort et Milan ont fini stables (-0,00 % et +0,05 %).

Après avoir rebondi à l’ouverture, Wall Street se maintenait en revanche dans le vert : vers 12 h 30, le Dow Jones se stabilisait (+0,04 %) tandis que le S&P 500 gagnait 0,73 % et que le NASDAQ montait de 1,85 %.

Plus tôt dans la journée, les Bourses asiatiques avaient clôturé en baisse.

« La fin du mois et du trimestre a été un peu terne pour les actions européennes » ce mercredi, au terme de trois mois qui ont pourtant vu les marchés du Vieux Continent « enregistrer des gains assez décents dans l’ensemble, en dépit des divers confinements et restrictions », souligne Michael Hewson, analyste en chef chez CMC Markets UK.

Les principaux indices boursiers européens ont gagné entre 4 % et 9 % au mois de mars.  

« Les perspectives de réouverture économique » ont été leur principal moteur, selon M. Hewson, et même si celles-ci paraissent « beaucoup plus proches aux États-Unis et au Royaume-Uni, on s’attend à ce que l’Europe y parvienne à terme ».

Mais si les progrès sur la vaccination tardaient trop à se concrétiser et le taux de contaminations à la COVID-19 à baisser, « cet optimisme pourrait bien se dissiper », prévient-il, d’autant que la France doit annoncer dans la soirée de nouvelles mesures de restrictions.

Outre-Atlantique, le président américain Joe Biden va proposer d’investir quelque 2000 milliards de dollars dans les infrastructures, avec l’objectif affiché de créer des millions d’emplois, de tenir tête à la Chine et de lutter contre le changement climatique.

Les « préoccupations persistantes en matière d’inflation » expliquent aussi l’humeur mitigée des marchés ce mercredi, selon Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.

Les anticipations d’une hausse de l’inflation à la faveur de la reprise américaine, se sont à nouveau traduites ces derniers jours par une nette accélération du rendement américain à dix ans, même si celui-ci se stabilisait autour de 1,71 % mercredi.

Côté indicateurs, le nombre de créations d’emplois dans le secteur privé aux États-Unis a fortement augmenté en mars tandis que les promesses de ventes de logements ont fortement chuté en février.   L’inflation en zone euro a augmenté en mars, à 1,3 % sur un an.

La chimie et l’automobile à la peine

À Francfort, les valeurs primées la veille ont subi des prises de bénéfices, à l’instar de Covestro (-1,48 % à 57,34 euros) et BASF (-1,45 % à 70,84 euros) dans la chimie ou encore Volkswagen (-0,81 % à 238,60 euros) dans l’automobile.  

À Paris, le secteur auto a également souffert, à l’instar de Renault (-1,90 % à 36,93 euros) ou Michelin (-1,24 % à 127,65 euros).

L’énergie plébiscitée

A contrario, les valeurs à caractère défensif ont été recherchées, notamment dans l’énergie avec Eon (+1,70 % à 9,92 euros) et Siemens Energy (+0,89 % à 30,61 euros) à Francfort, ou encore Schneider Electric (+1,56 % à 130,25 euros) et Engie (+0,58 % à 12,11 euros) à Paris.

Deliveroo provoque une indigestion

La plateforme de livraison alimentaire a connu des débuts difficiles à la Bourse de Londres (-26 % à 287,45 pence) après une entrée sur le marché qui avait valorisé la société à 7,6 milliards de livres et suscité des interrogations sur le statut de ses livreurs.

Du côté du pétrole, des changes et du bitcoin

Vers 12 h 30, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c’est le dernier jour de cotation, valait 63,88 dollars à Londres, en baisse de 0,41 % par rapport à la clôture de la veille.  

À New York, le baril américain de WTI pour le même mois gagnait 0,61 %, à 60,92 dollars.

Dans le même temps, l’euro montait de 0,24 % face au billet vert, à 1,1749 euro pour un dollar.

Le bitcoin prenait 0,94 % à 59 224 dollars.