(New York) Les marchés mondiaux ont plutôt bien résisté lundi à la nervosité du secteur bancaire après la vente massive d’actions par un fonds d’investissement américain en fin de semaine dernière.

Les places européennes ont réagi avec calme aux difficultés du fonds spéculatif Archegos Capital, contraint de liquider des positions : Paris a progressé de 0,45 %, Francfort de 0,47 %, Milan de 0,12 %, et Londres a clôturé proche de l’équilibre (-0,07 %).

Après un début de séance mouvementé, le Dow Jones (+0,30 %) s’est repris à Wall Street, terminant à un record, pendant que le S&P 500 (-0,09 %) a fini proche de l’équilibre. Le NASDAQ (-0,60 %), à forte coloration technologique, s’est en revanche replié.

« La crainte du marché, c’est qu’il y ait un impact sur d’autres établissements » que ceux déjà affectés par l’affaire, à l’instar de Credit Suisse ou de la banque japonaise Nomura, explique à l’AFP Andrea Tueni, un analyste de Saxo Banque.

Les intervenants de marché se sont interrogés tout au long de cette séance sur les ventes massives de positions d’Archegos dans des entreprises américaines et chinoises cotées à New York, une information révélée par Bloomberg.

Cependant, la reprise du trafic maritime sur le canal de Suez après la remise à flot de l’Ever Given, un immense porte-conteneurs qui obstruait depuis près d’une semaine cette voie cruciale pour le commerce international, ainsi que l’optimisme lié à un retour à la croissance mondiale ont galvanisé les indices européens, puis soutenu la Bourse new-yorkaise.

Les marchés attendent en effet « que le président Joe Biden dévoile cette semaine ses projets d’infrastructures, qui pourraient amplifier une reprise qui s’accélère déjà aux États-Unis », souligne Stephen Innes, stratégiste chez Axi.

L’Europe n’est pas logée à la même enseigne, même si le programme des vaccinations s’accélère. La zone étant empêtrée dans des confinements à répétition et des contaminations exponentielles sur fond de diffusion de variants du coronavirus, le retour à la normalité y est retardé.

La Commission européenne s’est toutefois dite confiante lundi dans le fait que le fonds de relance de l’UE sera lancé comme prévu et sans retard, après la suspension par la justice du processus de ratification de l’Allemagne.

Âprement négocié l’été dernier par les Vingt-Sept, ce fonds doté de 750 milliards d’euros est destiné à faire face aux conséquences économiques de la pandémie de COVID-19. Jusqu’ici, 16 pays l’ont ratifié, dont la France, l’Italie ou encore l’Espagne.

Craintes d’effet domino dans le secteur financier

Dans le sillage de l’affaire Archegos Capital, les valeurs bancaires ont fléchi.

À Francfort, Deutsche Bank, première banque allemande, a perdu 3,32 % à 10,14 euros, subissant les dégâts collatéraux de la vente massive d’actions de la société d’investissement. Sa consœur Commerbank a cédé 1,42 % à 5,14 euros.

À Paris, Société Générale (-2,41 % à 21,71 euros) et BNP Paribas (-1,94 % à 50,67 euros) ont été les lanternes rouges du CAC 40.

À Londres, Barclays a cédé 1,41 % à 180,38 pence.

À Wall Street aussi, les établissements financiers ont fini dans le rouge, Morgan Stanley perdant 2,6 %, JPMorgan Chase 1,6 % et Goldman Sachs 0,5 %.

Après un avertissement sur des pertes à venir, Credit Suisse s’est effondré de 13,83 % à 10,74 francs suisses à Zurich tandis que la banque japonaise Nomura a clôturé la séance en chute de 16,33 % à 603 yens à Tokyo.