(New York, Toronto) La Bourse de New York a terminé en berne mardi, les nouveaux confinements en Europe et la hausse des cas de coronavirus diminuant les espoirs d’une reprise mondiale rapide.

Selon des résultats définitifs, le Dow Jones a perdu 0,94 % à 32 423,15 points.

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a lâché 1,12 % à 13 227,70 points. Le S&P 500 a abandonné 0,76 % à 3910,52 points.

L’indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto a perdu 145,33 points pour terminer la séance avec 18 669,80 points.

Il y a un an, le plus grand marché boursier du pays avait plongé à un creux de 11 172,73 points, cumulant une chute de 38 % en à peine un mois.

Le marché a rebondi par la suite, grimpant de 67 % pour atteindre de nouveaux sommets historiques.

Les pertes de mardi étaient attribuables aux inquiétudes mondiales entourant la demande pour les matières premières, alors que certains pays européens se reconfinent en raison d’une accélération des infections attribuables aux variants de la COVID-19, a observé Crystal Maloney, responsable de la recherche en valeurs chez Gestion d’actifs CIBC.

« Les marchés sont un peu engourdis aujourd’hui, mais nous sommes maintenant un an après les creux du marché. Il est naturel d’avoir une certaine consolidation », a-t-elle affirmé lors d’une entrevue.

Le secteur de l’énergie a été le principal perdant à Toronto. Il a cédé 4 % pendant que le cours du pétrole brut chutait de 6,2 % pour reculer à son plus faible niveau depuis le 5 février.

Le cours du pétrole brut a effacé mardi 3,80 $ US à 57,76 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York.

Dans le secteur torontois de l’énergie, l’action de MEG Energy a perdu 8,2 % tandis que celle de Vemilion Energy a reculé de 8 %.

Le secteur des matériaux a retraité de 2,6 %, entraîné par la baisse du cours de l’or et de celui du cuivre. L’or a cédé 13,00 $ US à 1725,10 $ US l’once à New York, pendant que le cuivre rendait 6 cents US à 4,08 $ US la livre.

Mme Maloney a estimé qu’il était normal pour les marchés boursiers des fluctuations comme celles-ci.

« Lorsqu’on regarde la séquence formidable que les marchés ont eue au cours de la dernière année, je crois que des séances comme celle d’aujourd’hui ne devraient surprendre personne », a-t-elle fait valoir, ajoutant que rien ne semblait prêt à faire dérailler « le mouvement général vraisemblablement haussier ».

Le secteur de la finance a reculé avec les rendements obligataires, tandis que le groupe de l’industrie a retraité avec l’action d’Air Canada, qui a rendu 3,5 %.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 79,61 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 79,92 cents US de la veille.

Le huard a réagi favorablement à l’annonce par la Banque du Canada qu’elle mettrait fin en avril à certains des programmes de soutien qu’elle avait mis en place pour réagir à la pandémie, puisque les conditions du marché se sont améliorées.

« Je crois que c’est de bon augure, en ce sens que (la banque centrale) considère que les marchés sont ouverts, qu’ils sont sains et qu’ils fonctionnent », a noté Mme Maloney.

Marché étouffé

Il y a un an exactement, le marché boursier avait touché son plancher au plus fort de la crise sanitaire provoquée par le coronavirus. Le S&P 500 avait perdu 35 % depuis son sommet un mois plus tôt.

Mardi, le virus s’est rappelé au souvenir de la place new-yorkaise avec l’annonce par l’Allemagne d’un nouveau confinement prolongé à cause d’une propagation redoublée de la maladie.

« On a l’impression que les inquiétudes liées au virus, qui avaient reflué ces dernières semaines, étouffent à nouveau le marché et poussent certains investisseurs à se montrer plus prudents », a estimé JJ Kinahan pour TD Ameritrade.

« Cette semaine a commencé avec plus d’inquiétudes en Europe, où les progrès de la vaccination sont à la traîne et où certains pays comme l’Allemagne ferment leurs portes », a-t-il ajouté.

Alors que s’approche le temps des rééquilibrages de portefeuille de la fin du trimestre, les bons du Trésor ont attiré les investisseurs, faisant se replier les rendements qui sont tombés à 1,62 % pour les bons du Trésor à 10 ans contre 1,69 % la veille. Dans le même temps, le dollar a fortement grimpé.

Les investisseurs ont écouté Jerome Powell, le président de la Banque centrale (Fed) qui, lors d’une audition au Congrès, a insisté sur la nécessité de continuer de soutenir l’économie qui est « loin d’être complètement remise » de la récession provoquée par la pandémie.

Et il a une nouvelle fois minimisé les risques d’une inflation incontrôlée, martelant que la Réserve fédérale disposait des outils pour y faire face.

Dans le même temps, Janet Yellen, secrétaire au Trésor, également auditionnée, a confirmé que l’administration Biden comptait augmenter les impôts des sociétés pour combler les besoins de financement d’un gigantesque plan de relance.

Au cours de la campagne présidentielle, Joe Biden avait proposé de relever le taux d’imposition des sociétés de 21 % à 28 % et d’accroître les impôts des particuliers gagnant plus de 400 000 dollars par an.

Sur le plan des actions, Microsoft a grimpé de 0,67 % alors que le géant informatique serait en discussions préliminaires, selon la presse, pour le rachat de la plateforme de messagerie Discord, pour plus de 10 milliards de dollars.

Les valeurs qui avaient récemment profité des espoirs de la reprise ont perdu du terrain à l’image du croisiériste Carnival (-7,82 %) ; les compagnies aériennes American Airlines et United Airlines ont abandonné presque 7 %.

Le géant des machines-outils et engins de construction Caterpillar a lâché 3,44 %.