(Londres) Les Bourses européennes ont fini la semaine en baisse vendredi, pâtissant de craintes liées au coronavirus et de mauvaises nouvelles économiques.

Le CAC-40 en berne

La Bourse de Paris a terminé en baisse vendredi, l’extension des restrictions pour raison sanitaire en Europe procurant un environnement anxiogène et incertain aux investisseurs. L’indice vedette CAC 40 a cédé 31,22 points à 5559,57 points, au lendemain d’un repli de 0,67 %.

Sur la semaine, la cote parisienne a perdu 0,93 %, mais a grappillé 0,15 % depuis le début de l’année. Vendredi, elle a limité ses pertes en deuxième partie de séance grâce à des statistiques américaines meilleures que prévu.

Le Footsie aussi

La Bourse de Londres a pâti de mauvaises nouvelles économiques avec une activité qui a chuté à cause du dernier confinement en place en Angleterre. L’indice FTSE-100 des principales valeurs a cédé 0,30 % à 6695,07 points.

« De mauvais chiffres sur l’indice d’activité PMI à travers l’Europe ont mis en lumière l’impact économique négatif des confinements mis en place pour lutter contre le nouveau coronavirus », a commenté Joshua Mahony, analyste du courtier en ligne IG.

L’indice PMI « flash », soit une première estimation pour le mois en cours, a dégringolé à 40,6 points, contre 50,4 points en décembre, annonce vendredi le cabinet Markit, faisant anticiper une contraction économique au premier trimestre et une rechute en double récession de l’économie britannique.

Le DAX dans le rouge

La Bourse de Francfort a clôturé en baisse vendredi, le Dax cédant 0,24 %, sur un marché rattrapé par les craintes liées à la crise de la COVID-19. L’indice vedette a chuté de 32,70 points à 13 873,97 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes a perdu 0,36 % à 31 635,51 points.

« Les craintes d’un nouveau ralentissement économique, compte tenu de la pandémie de coronavirus qui sévit toujours, plombent l’humeur des marchés », estime l’analyste indépendant Timo Emden.

La Borsa milanaise descend

À Milan l’indice Milano Italia Borsa a perdu 1,52 %, l’instabilité politique italienne s’ajoutant aux autres mauvaises nouvelles sanitaires et économiques.

« Les craintes de restrictions sanitaires élargies dictent la tendance du marché » européen, affirme David Madden, analyste chez CMC Markets, évoquant « des craintes que l’UE ferme ses frontières intérieures et des rumeurs selon lesquelles elle pourrait interdire les voyageurs en provenance du Royaume-Uni ».

« Des prises de profits surviennent sur fond de craintes d’une recrudescence des cas de COVID-19 un peu partout en Europe, et d’un impact sur l’économie et sur les perspectives de résultats des sociétés », observe Françoise Cespedes, gérante actions chez Aviva Investors France.

La configuration de marché penche vers « l’aversion au risque avec des valeurs cycliques et bancaires qui baissent » après leur fort rebond sur la fin de l’année, observe l’experte interrogée par l’AFP.

Les intervenants de marché, qui ont déjà intégré des espoirs de reprise dans les cours grâce au déploiement des vaccins, craignent que les conséquences économiques de la recrudescence de la pandémie n’entravent la croissance.

Face aux variants du coronavirus responsable de la COVID-19 (britannique, sud-africain), plus contagieux, plusieurs pays ont déjà durci les restrictions ces derniers jours, comme l’Allemagne, les Pays-Bas et le Portugal.

« Le premier trimestre va s’inscrire en contraction dans la logique des mesures de blocage et l’évolution au second, dépendant directement des campagnes de vaccination, s’annonce médiocre », estime Gaspal Gestion, prévoyant « une sortie de crise étalée et non linéaire ».

Sur le marché de la dette, les taux se tendaient, particulièrement sur le rendement à dix ans italien en raison de la crise politique du pays, creusant ainsi l’écart entre le rendement des obligations à 10 ans allemandes et italiennes.