(New York et Toronto) Wall Street a terminé en ordre dispersé mardi, le réchauffement des relations commerciales sino-américaines participant aux records du NASDAQ et du S&P 500 tandis que le Dow Jones était freiné par Apple, Boeing et ExxonMobil.

L’indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones Industrial Average, a cédé 0,21 % pour finir à 28 248,44 points.  

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, s’est apprécié de 0,76 % à 11 466,47 points et l’indice élargi S&P 500 est monté de 0,36 % à 3443,62 points.

Des nouvelles économiques mitigées émanant des États-Unis ainsi qu’une augmentation des sommes prévues par deux des principales banques canadiennes afin de faire face aux mauvaises créances ont pesé sur le principal indice de la Bourse de Toronto.

L’indice composé S&P/TSX a échappé 9,16 points pour clôturer à 16 617,48 points.

À l’ouverture, les investisseurs semblaient encouragés après avoir vu les États-Unis et le Chine réitérer leurs engagements respectifs afin de mettre en œuvre la première phase de leur accord visant à apaiser une partie des tensions commerciales entre les deux pays.

Mais la tendance s’est inversée à la suite de la publication d’un rapport indiquant que la confiance des consommateurs américains s’était érodée pour un deuxième mois consécutif, ce qui a déjoué les prévisions.

« (Washington et Pékin) ont réitéré leurs engagements, ce qui signifie que nous pourrions nous attendre à un second semestre solide en matière de commerce, ce qui serait positif pour de nombreux secteurs », a commenté Craig Jerusalim, gestionnaire de portefeuille chez Gestion d’actifs CIBC.

Pour ajouter à la confusion, a ajouté M. Jerusalim, le département américain du Commerce a indiqué que les ventes d’habitations neuves s’étaient élevées à 901 000 unités, sur une base désaisonnalisée, en juillet — une performance supérieure aux attentes des analystes.

Au Canada, les investisseurs avaient les yeux rivés sur les résultats de la Banque de Montréal et la Banque Scotia au troisième trimestre.

« La BMO a dépassé les attentes grâce à un contrôle rigoureux des coûts, ce qui a largement contrebalancé la hausse de la provision pour mauvaises créances, a dit M. Jerusalim. Du côté de la Scotia, elle a indiqué que ses provisions pour pertes sur créances avaient atteint un sommet. »

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est transigé au cours moyen de 75,79 cents US, par rapport à son cours moyen de 75,79 cents US de lundi.

À la Bourse des matières premières de New York, le prix du baril de pétrole a gagné 73 cents US, à 43,35 $ US, tandis que le prix de l’or a reculé de 16,10 $ US, à 1923,10 $ US l’once. La livre de cuivre a clôturé à 2,93 $ US, en recul de moins d’un cent US.

« Cela fait deux jours que le marché réagit à des nouvelles alimentant plutôt l’appétit du risque des investisseurs », entre les informations sur des traitements et vaccins contre la COVID-19, les discussions entre Washington et Pékin ou des indicateurs de bonne tenue en Europe, remarque Karl Haeling de LBBW.  

Alors qu’ils ne s’étaient pas parlé depuis des mois, en pleine dégringolade des relations bilatérales, négociateurs chinois et américains sont de fait tombés d’accord pour mettre en œuvre l’accord commercial signé en janvier.

De quoi rasséréner les marchés, qui redoutent toujours une escalade des tensions commerciales entre les deux premières puissances économiques mondiales.

Mais de façon plus générale, en pleine torpeur estivale, « le marché est surtout guidé par son élan haussier plutôt que par des facteurs fondamentaux », estime M. Haeling.  

Et dans cet environnement, « certaines actions sont beaucoup montées ces derniers temps et il devient parfois difficile de les emmener encore plus haut », ajoute-t-il.  

Ainsi Apple, devenue la semaine dernière la première entreprise à dépasser à Wall Street le cap des 2000 milliards de dollars, a reculé de 0,8 % mardi après cinq séances consécutives de hausse.  

ExxonMobil éjecté du Dow Jones

Autres membres du Dow Jones, Boeing a perdu 1,99 % et ExxonMobil a lâché 3,17 %.  

Le pétrolier est la victime d’un vaste remue-ménage au sein de l’indice vedette de Wall Street, qui verra bientôt ExxonMobil remplacé par l’éditeur de logiciels Salesforce (+3,64 %).

ExxonMobil était présent dans le Dow Jones depuis 1928 via une des sociétés l’ayant précédé, Standard Oil of New Jersey.

Le laboratoire Pfizer (-1,11 %) sera pour sa part relégué par le spécialiste des biotechnologies Amgen (+5,37 %) quand le groupe d’aéronautique et de défense Raytheon (-1,50 %) se verra chassé par le conglomérat industriel Honeywell (+3,24 %).  

La publication en cours de séance de deux indicateurs contrastés a temporairement un peu pesé sur la tendance.

Les ventes de maisons neuves ont d’une part bondi en juillet, de 13,9 % selon les données du département du Commerce.

Mais la confiance des consommateurs américains s’est détériorée en août plus fortement que prévu sous l’effet d’une dégradation de l’activité et de l’emploi dans un contexte de pandémie de COVID-19 mal contrôlée, selon l’indice du Conference Board.

Parmi les valeurs du jour, le joaillier Tiffany a reculé de 3,97 % alors que la date butoir pour boucler son rapprochement avec le numéro un mondial du luxe LVMH, initialement fixée à fin août, a été repoussée de trois mois.  

La compagnie American Airlines, qui a prévenu mardi qu’elle licencierait 19 000 salariés en octobre si elle ne recevait pas de nouvelles aides gouvernementales, a baissé de 2,23 %.

La chaîne de magasins de produits électroniques Best Buy a chuté de 4,03 % après avoir fait part de résultats trimestriels supérieurs aux attentes, mais de prévisions décevantes.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine montait à 0,6851 % contre 0,6542 % lundi soir.