(Tokyo) Les Bourses asiatiques ont terminé dans le rouge jeudi, regagnées par l’inquiétude de voir la pandémie persister aux États-Unis, où le nombre de cas vient de franchir la barre des deux millions.  

À Tokyo, l’indice vedette Nikkei a dérapé de 2,82 % à 22 472,91 points (-652 points). Il n’avait plus lâché autant de points en une seule séance depuis le 1er avril dernier.

L’indice élargi Topix a reculé de son côté de 2,2 % à 1588,92 points.

Du côté des places chinoises, l’indice Hang Seng de Hong Kong s’est replié de 2,27 % à 24 480,15 points, alors que sur le continent l’indice composite de Shanghai a perdu 0,78 % à 2920,9 points et celui de Shenzhen 0,51 % à 1865,3 points.

Les investisseurs ont été brutalement ramenés à la réalité de la pandémie en cours en voyant la première économie mondiale passer le cap symbolique des deux millions de cas, alors que leur nombre reste sur une courbe ascendante dans plusieurs États, tels que le Texas.

« Les économies redémarrent peut-être, mais nous sommes toujours loin d’une fin de la pandémie », a rappelé Yoshihiro Okumura, gestionnaire de Chibagin Asset Management.

Une réalité que les investisseurs asiatiques avaient mise de côté depuis une quinzaine de jours, préférant surfer sur les espoirs autour de la reprise économique.

Le Nikkei était ainsi repassé début juin au-dessus des 23 000 points, pour la première fois depuis février.

Mais « la hausse des cas a créé des inquiétudes » sur la situation américaine « alors qu’ailleurs les économies semblent réussir à prendre le dessus face à la pandémie. Cela pourrait prendre bien plus de temps pour certaines parties de l’économie américaine », estime Michael Hewson, de CMC Markets.

À l’issue de sa réunion de politique monétaire mercredi, la Réserve fédérale américaine n’a pas livré de nouvelles mesures exceptionnelles, mais a annoncé qu’elle entendait maintenir ses taux d’intérêt proches de zéro jusqu’en 2022.

Ce qui a fait nettement baisser le dollar face au yen, un mouvement défavorable pour les valeurs exportatrices nippones.

Du côté des valeurs

EXPLOSION DANS UNE USINE D’ASAHI KASEI : le groupe chimique Asahi Kasei (-5,15 % à 892,1 yens) a fait part mercredi d’une explosion dans l’une de ses usines située à Moriyama, près de Kyoto (ouest), qui a tué un ouvrier. Produisant notamment des composants pour batteries lithium-ion, l’usine était partiellement à l’arrêt avant même l’explosion. L’activité sur le site est désormais entièrement suspendue, en raison de l’enquête de police sur les circonstances du drame.

JFE HOLDINGS ENVISAGE UNE FUSION : le deuxième sidérurgiste japonais, JFE Holdings (-7,49 % à 827 yens), est ouvert à discuter d’une éventuelle fusion avec un concurrent pour se renforcer face à la crise, a déclaré son directeur financier Masashi Terahata dans un entretien à l’agence Bloomberg.

Le secteur sidérurgique japonais était en difficulté avant la pandémie, du fait d’une demande nationale faiblissante et de la vive concurrence chinoise notamment. Les principaux concurrents nippons de JFE Holdings sont le numéro un national Nippon Steel Corp (-6,25 % à 1027 yens) et Kobe Steel (-3,95 % à 413 yens).

Du côté des devises et du pétrole

Après avoir baissé une partie de la journée, le yen repartait en légère hausse face au dollar, à raison d’un dollar pour 106,99 yens vers 4 h 30, contre 107,12 yens mercredi à 17 h. Le yen avait déjà sensiblement grimpé face au dollar mercredi après la Fed.  

La monnaie japonaise était également en petite hausse face à l’euro, à raison d’un euro pour 121,69 yens contre 121,84 yens la veille.

La monnaie européenne était de son côté stable face au dollar, à 1,1374 dollar, comme mercredi à 17 h.

Le marché du pétrole était en net repli. Vers 4 h 20 le prix du baril de brut américain WTI cédait 3,81 % à 38,09 dollars, et celui du baril de Brent de la mer du Nord perdait 3,45 % à 40,29 dollars.