(New York et Toronto) La Bourse de New York a terminé en forte hausse mercredi, soutenue par les résultats encourageants d’un traitement de la biotech Gilead Sciences contre le coronavirus et le soutien continu de la Banque centrale américaine.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, est monté de 2,21 %, à 24 633,86 points et le NASDAQ, à forte coloration technologique, de 3,57 % à 8914,71 points.

L’indice élargi S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, a pris 2,66 % à 2939,51 points.

La Bourse de Toronto a bondi de plus de 400 points pour clôturer à un sommet de près de huit semaines, soutenue par le secteur de l’énergie, même si les producteurs affichaient de lourdes pertes et réduisaient leur production.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois s’est emparé de 429,82 points pour terminer la journée avec 15 228,11 points — son plus haut cours de clôture depuis le 6 mars.

À Toronto, le secteur de l’énergie a gagné plus de 13 %, les actions de plusieurs producteurs ayant bondi de plus de 10 %.

Le prix du pétrole progressait lui-même dans la foulée de la publication d’un rapport américain faisant état d’un bond pour la demande d’essence, après quatre semaines consécutives de déclin de production. Cela a aidé à atténuer les craintes au sujet de la capacité de stockage dans un contexte de faible demande.

Le secteur torontois de la finance a aussi progressé, de 4,3 %, tandis que celui de la consommation discrétionnaire a pris 3,3 %. Seul le groupe de la consommation de base a reculé, de 1,4 %.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 71,83 cents US, en hausse par rapport à son cours moyen de 71,54 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a progressé de 2,72 $ US à 15,06 $ US le baril, tandis que celui de l’or a cédé 8,80 $ US à 1713,40 $ US l’once. Le prix du cuivre a pour sa part grimpé de 2,5 cents US à 2,37 $ US la livre.

Les indices américains ont, dès le début de la séance, profité de la publication par Gilead Sciences (+5,68 %) de résultats préliminaires positifs d’un grand essai clinique avec son antiviral expérimental remdesivir.

« Les données montrent que le remdesivir a un effet clair, significatif et positif pour réduire le temps de rétablissement » des malades du nouveau coronavirus Sars-Cov-2, a déclaré par la suite Anthony Fauci, directeur de l’Institut des maladies infectieuses, dans le bureau Ovale de la Maison-Blanche.

La biotech s’est toutefois montrée prudente, rappelant que « le remdesivir n’était ni agréé ni approuvé nulle part dans le monde et n’avait pas prouvé sa sécurité ou son efficacité pour le traitement de la COVID-19. »

La revue médicale The Lancet a aussi publié les résultats non concluants d’une plus petite étude menée dans dix hôpitaux de Wuhan en Chine.

Mais ces annonces offrent aux investisseurs « comme une lumière au bout du tunnel », estime Shawn Cruz de TD Ameritrade.  

Ils « ressentent qu’il va y avoir une fin à toute cette situation […] et pensent déjà au quatrième trimestre, qui sera meilleur que le deuxième », renchérit Art Hogan de National Holdings.

Ces potentielles avancées médicales ont de fait éclipsé l’annonce d’une chute de 4,8 % du PIB américain au premier trimestre en rythme annuel, selon une estimation préliminaire du département du Commerce.

Cette baisse, due à l’arrêt de l’activité économique de la première puissance mondiale pour endiguer le coronavirus, met fin à une décennie de croissance pour les États-Unis.

Et la situation ne devrait pas s’améliorer au deuxième trimestre, qui pourrait connaître un recul encore plus important.

L’économie américaine va « probablement chuter à un rythme sans précédent au deuxième trimestre », a même prévenu en cours de séance le président de la Banque centrale américaine Jerome Powell.

Mais pour assurer une reprise « aussi robuste que possible », l’institution utilisera « de manière agressive » tous les outils à sa disposition, a-t-il ajouté.  

Boeing supprime des postes

Elle a déjà maintenu ses taux d’intérêt autour de 0 % et prévoit de le faire jusqu’à ce qu’elle soit convaincue que l’économie « a survécu » à cette crise et « est en bonne voie d’atteindre ses objectifs maximaux d’emploi et de stabilité des prix ».

Les indices étaient aussi portés mercredi par le bond des actions Boeing (+5,86 %) et Alphabet, la maison mère de Google (+8,89 %), après la publication de leurs résultats.

Le constructeur aéronautique, frappé de plein fouet par la crise liée au coronavirus, a annoncé une perte nette de 641 millions de dollars au premier trimestre et vu son chiffre d’affaires trimestriel plonger de plus de 26 %.

Pour faire des économies, Boeing a confirmé réduire ses effectifs mondiaux d’environ 10 % et la production de ses avions long-courriers pour faire des économies.

Alphabet, la maison mère de Google, a affiché une santé solide grâce notamment à l’augmentation de l’activité du moteur de recherche en période de confinement. Le groupe anticipe toutefois un deuxième trimestre plus difficile avec la chute des recettes publicitaires.

General Electric (-3,24 %) a de son côté prévenu que la pandémie allait avoir un gros impact négatif sur ses résultats du deuxième trimestre après une première facture dépassant le milliard de dollars lors des trois premiers mois de l’année.

Ford (-2,23 %) a fait part, mardi en fin de journée, d’un manque à gagner de 2 milliards de dollars au premier trimestre et anticipé des pertes encore plus lourdes dans les mois à venir.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur les bons du Trésor américain progressait, s’établissant à 0,6174 % contre 0,6129 % mardi soir.