(Paris) Les marchés boursiers ont confirmé leur rebond jeudi, rassurés par les plans de soutien annoncés en Europe et aux États-Unis face à la propagation de la pandémie du coronavirus, ainsi que par des propos de la banque centrale américaine.

Après une clôture dans le rouge de l’Asie, l’Europe a broyé du noir une large partie de la journée. Mais les places européennes ont fini par inverser la tendance.

Paris a clôturé en hausse de 2,51 %, Francfort de 1,28 % et Londres de 2,24 %. Milan a pris 0,73 % et Madrid 1,31 %.

Le vert a également été de mise à New York, où l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a bondi de 6,4 %, enregistrant sa troisième séance de hausse d’affilée. L’indice élargi S&P 500 6,2 % et le NASDAQ, à forte coloration technologique, est monté de 5,6 %.

Les marchés ont fait fi de l’explosion du nombre de nouvelles demandes d’allocation chômage aux États-Unis-plus de 3 millions de personnes supplémentaires, un record historique-et ont préféré se concentrer sur les bonnes nouvelles.  

« Le chiffre a été très mauvais, mais il aurait pu être pire. Le fait qu’il soit ressorti [conforme aux] dernières anticipations permet au marché de maintenir le cap de la hausse qu’on observe sur les deux dernières séances », a analysé auprès de l’AFP Andrea Tuéni, analyste chez Saxo Banque.

« Les investisseurs sont pleins d’espoir concernant le plan de sauvetage de la part des États-Unis », sans compter le fait que « le G20 a émis un message optimiste concernant la crise de COVID-19 », a souligné pour sa part David Madden, analyste chez CMC Markets.

Un plan d’aide économique « historique » de 2200 milliards de dollars a été approuvé mercredi soir par le Sénat américain. L’objectif est d’injecter des fonds massifs dans la première économie mondiale pour éviter une récession durable.

Le plan doit encore être approuvé par la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, vendredi, avant d’être promulgué par le président américain, Donald Trump.

En Allemagne, les députés, après des années de rigueur budgétaire, ont également adopté un plan de sauvetage « historique » de près de 1100 milliards d’euros.

Le marché a également pu trouver du soutien du côté des dirigeants du G20 qui ont annoncé jeudi leur intention d’injecter « plus de 5000 milliards de dollars » dans l’économie mondiale pour « contrer les répercussions sociales, économiques et financières de la pandémie », lors d’un sommet virtuel d’urgence.

Les nouvelles du côté des banques centrales étaient aussi de nature à rassurer les marchés.  

Récession sévère

Juste avant l’ouverture des places américaines, le patron de la Fed, Jerome Powell, est monté une fois de plus au créneau pour rassurer les marchés en promettant que son institution allait continuer à prêter de l’argent « agressivement » pour combattre l’impact économique de l’épidémie.

Et la Banque d’Angleterre a choisi de maintenir son taux d’intérêt directeur à son plancher historique, jugeant une « nette chute » du PIB mondial au premier semestre « probable » du fait de la pandémie de COVID-19.

Malgré un confinement qui concerne désormais plus de 3 milliards de personnes, le bilan ne cesse de monter avec plus de 21 000 victimes dans le monde.

« Aux États-Unis, nous n’avons que deux semaines de recul, avec des réactions différentes d’un État à l’autre : la Californie et New York ont pris des mesures de confinement, mais le Texas, par exemple, s’y refuse », souligne auprès de l’AFP Daniel Morris, stratégiste senior chez BNP Paribas Asset Management.

« La situation est donc toujours difficile à évaluer », mais, au vu des baisses conséquentes subies ces dernières semaines, « le marché table déjà sur une récession sévère », complète-t-il.

Si les marchés actions parvenaient à rebondir, les prix du pétrole ont reculé, après trois séances consécutives de hausse.  

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a fini à 26,34 dollars à Londres, en baisse de 3,8 % par rapport à la clôture de mercredi.

À New York, le baril américain de WTI pour mai a dégringolé de 7,7 %, à 22,60 dollars.

L’euro continuait lui de s’apprécier face au dollar. Vers 17 h, l’euro gagnait 1,39 % face au billet vert, à 1,1033 dollar.

Sur le marché de la dette, les taux des pays de la zone euro ont terminé la journée sur une petite détente.