(Toronto) La Bourse de Toronto a officiellement retraité en territoire baissier, mercredi, après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’éclosion de la COVID-19 était une pandémie.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a clôturé en baisse de 688 points, soit 4,6 %, à 14 270,09 points.

Un marché est généralement qualifié de « baissier » lorsqu’il présente un recul de 20 % par rapport à son récent sommet. Le TSX a terminé la séance sur une baisse cumulative de 20,6 % par rapport à son sommet de 17 970,51 points, touché le 20 février.

Les marchés boursiers américains ont aussi reculé en territoire baissier, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles ayant cédé 1464,94 points, soit 5,9 %, à 23 553,22 points. C’est 20,3 % en deçà de son récent sommet, aussi atteint en février.

L’indice élargi S&P 500 a rendu 140,85 points, soit 4,9 %, à 2741,38 points, tandis que l’indice composé du NASDAQ a baissé de 392,20 points, ou 4,7 %, à 7952,05 points. Tous deux évitaient de justesse le seuil de 20 %.

La séquence haussière des actions américaines, qui a duré plus de 11 ans, devrait reprendre son ascension au second semestre, une fois que l’incidence économique du nouveau coronavirus se sera calmée et que les mesures de relance monétaire et budgétaire feront effet.

Dans l’intervalle, les marchés pourraient continuer de baisser, peut-être de 5 à 15 %, avant de récupérer leurs pertes pour terminer l’année en hausse, a estimé Candice Bangsund, gestionnaire de portefeuille pour Fiera Capital.

« Nous allons voir de la volatilité à court terme — une douleur à court terme pour un gain à long terme, c’est notre scénario de base », a-t-elle affirmé lors d’une entrevue.

Fiera Capital a révisé ses prévisions de fin d’année pour le TSX et mise sur un indice de référence à 18 200 points, ce qui représenterait une augmentation de 27,5 % par rapport à son niveau actuel.

Mercredi, les stratèges de Goldman Sachs ont fortement réduit leurs attentes de croissance des bénéfices des entreprises cette année, ce qui, selon eux, pourrait ramener l’indice S&P 500 à 2450 points au milieu de l’année, soit une baisse de près de 28 % par rapport à son sommet record.

La société bancaire affirme également que la baisse sera de courte durée et que le S&P 500 pourrait remonter à 3200 points d’ici la fin de l’année.

Le ralentissement en milieu de semaine a marqué une forte variation par rapport aux échanges du jour précédent. En plus de la désignation de l’OMS, les investisseurs étaient préoccupés par le manque de détails sur les mesures de relance budgétaire promises par le président américain Donald Trump et la chute des prix du pétrole.

« Bien sûr, les marchés ont été extrêmement déçus à l’ouverture ce matin », a affirmé Mme Bangsund, avant que M. Trump annonce qu’il ferait une déclaration nationale depuis le bureau ovale, mercredi soir.

« Je pense qu’en général, les attentes vont vers des actions assez dynamiques et énergiques, et surtout coordonnées par les décideurs politiques, et nous n’avons pas encore vu cela se concrétiser. »

M. Bangsund a estimé que les investisseurs étaient déçus par l’aide d’un milliard de dollars annoncée par le gouvernement canadien pour aider le système de santé et l’économie du pays à faire face à la COVID-19 alors que le nombre de cas au Canada augmentait.

Elle a expliqué que la réponse du marché avait été mitigée « en partie parce que ce n’était pas un plan de relance extrêmement impressionnant », mais aussi parce qu’il avait été éclipsé par les manchettes liées à l’OMS.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 72,75 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 72,83 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a perdu 1,38 $ US à 32,98 $ US le baril, tandis que celui de l’or a effacé 18 $ US à 1642,30 $ US l’once. Le prix du cuivre s’est pour sa part déprécié de 1,95 cent US à 2,50 $ US la livre.