(New York) Les marchés boursiers nord-américains ont retraité vendredi, plombés par les craintes de représailles iraniennes après l’assassinat par les États-Unis d’un puissant général iranien, qui a fait bondir les cours du pétrole et ravivé les craintes d’une escalade des tensions entre les deux pays.

À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a reculé de 233,92 points à 28 634,88 points, tandis que l’indice élargi S&P 500 a cédé 23,00 points à 3234,85 points. L’indice composé du NASDAQ s’est pour sa part déprécié de 71,42 points à 9020,77 points.

Les indices américains, qui avaient tous les trois grimpé jeudi à des sommets inédits, ont été rattrapés vendredi par la peu d’une escalade au Moyen-Orient suite à la mort du général Qassem Soleimani, un influent responsable iranien tué vendredi dans une attaque de drones menée par les États-Unis à Bagdad.

PHOTO GOUVERNEMENT DE L’IRAN

Le général Qassem Soleimani, un proche de l’ayatollah Ali Khamenei, le guide de la révolution iranienne, a été tué dans une attaque de drones américaine à Baghdad. Sa mort a fait monter à un haut niveau les tensions militaires avec l’Iran.

L’indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a perdu 33,83 points vendredi, pour terminer la séance avec 17 066,12 points.

Sept des onze secteurs du parquet torontois ont reculé, ceux de la santé et des matériaux en tête avec des baisses de 1,0 %. La meilleure performance du jour a été celle du secteur de l’immobilier, qui a enregistré un bond de 1,2 %.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 76,99 cents US, en hausse par rapport à son cours moyen de 76,97 cents US de la veille.

Faiblesse américaine

En outre, un nouveau signe de faiblesse pour l’économie américaine a été révélé avec la publication des plus récentes données manufacturières du pays. Le secteur de la fabrication est miné par l’affaiblissement de la demande et par le ralentissement de l’économie mondiale de l’an dernier.

L’institut des gestionnaires en approvisionnement a affiché un indice manufacturier de 47,2 points en décembre, comparativement à celui de 48,1 points de novembre. L’indice de décembre est le plus faible depuis celui de juin 2009, alors que l’économie vivait les derniers mois de la Grande Récession. Toute lecture inférieure à 50 points signale une contraction de l’activité, et l’indice est en deçà de ce niveau depuis août.

Hausse du pétrole

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a pris 1,87 $ US à 63,05 $ US le baril, tandis que celui de l’or a gagné 24,30 $ US à 1552,40 $ US l’once. Le prix du cuivre s’est quant à lui défait de 3,8 cents US à 2,79 $ US la livre.

Pour Ian Shepherdson, économiste chez Pantheon Macroeconomics, la question désormais est « non pas de savoir si l’Iran va riposter mais de quelle façon ». Et « pour les marchés, l’élément clé est l’impact que la réponse de l’Iran peut avoir sur les prix du pétrole », notamment si les infrastructures pétrolières iraniennes deviennent la cible d’éventuelles mesures de représailles ou si Téhéran décide de bloquer la circulation des tankers dans le détroit d’Ormuz.

Une hausse des prix du carburant peut avoir pour effet de peser sur le budget des consommateurs américains, mais profiterait aussi aux nombreux producteurs de brut aux États-Unis.