La Bourse de Toronto a connu mardi une autre solide séance de gains, tandis que Wall Street a fini en petite hausse, s'accrochant à l'espoir d'une avancée rapide des négociations commerciales entre responsables américains et chinois.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a pris 99,20 points pour terminer la journée avec 15 937,44 points.

Après un mois de décembre morose, les marchés américain et canadien ont connu l'un des meilleurs débuts d'année de ce siècle, a souligné Craig Jerusalim, gestionnaire de portefeuille chez Gestion d'actifs CIBC.

La TSX a progressé de 11,3 % depuis le début de l'année, et n'est qu'à 3,8 % de son sommet historique atteint en juillet dernier.

Mais cela ne signifie pas que la performance sera durable. Les deux dernières fois où le TSX a commencé une année avec autant de vigueur ont été en 2000 et en 1987.

« Et aucune de ces deux années n'affichait de bons résultats en milieu d'année », a-t-il observé lors d'une entrevue.

Mardi, le marché de Toronto a profité de la hausse des prix des métaux et du pétrole, ainsi que de la faiblesse du dollar américain.

Le secteur des matériaux a progressé de près de 2 %, les actions des sociétés minières augmentant de près de 10 %.

Le cours du lingot d'or a gagné 22,70 $ US à 1344,80 $ US l'once à la Bourse des matières premières de New York, tandis que celui du cuivre a bondi de 7,6 cents US à 2,87 $ US la livre.

Selon M. Jerusalim, l'or s'approche d'un niveau clé puisqu'il agit comme une couverture contre une plus lente croissance économique et de plus faibles actions.

« S'il franchit ce seuil toujours aussi important de 1350 $ US, les investisseurs auront l'impulsion de faire grimper les actions », a-t-il déclaré.

« La rentabilité historique des producteurs d'or est assez médiocre, mais les craintes d'un ralentissement économique du cycle actuel ont réorienté l'attention des investisseurs sur le secteur, en particulier à l'approche de certaines dates limites pour les échanges commerciaux américains, au début du mois prochain. »

Accord anticipé

À New York, le Dow Jones Industrial Average, a gagné 0,03 % pour finir à 25 891,32 points. L'indice NASDAQ, à forte coloration technologique, s'est apprécié de 0,19 % pour clôturer à 7486,77 points. L'indice élargi S&P 500 a progressé de 0,15 %, à 2779,76 points.

Après une semaine de tractations à Pékin, les négociations commerciales entre les deux plus importantes économies mondiales ont repris mardi, entre responsables de second rang. Elles précèdent des entrevues de plus haut niveau prévues en deuxième partie de semaine.

Ces négociations se passent « très bien », a affirmé mardi Donald Trump.

Le président américain a ajouté que l'échéance du 1er mars au-delà de laquelle les États-Unis menacent d'infliger des surtaxes à la Chine n'était « pas une date magique », semblant ainsi offrir un peu plus de souplesse aux négociateurs.

« Le marché sent que les discussions avancent », a relevé Art Hogan, à la tête de la stratégie sur les marchés pour la société National.

« On anticipe les grandes lignes d'un accord pour le premier semestre », a ajouté le spécialiste.

Avec cet optimisme, le marché a réussi à se maintenir en hausse mardi malgré un léger reflux à l'ouverture, après un week-end prolongé.

Le bref essoufflement des indices mardi matin est survenu après une envolée la semaine dernière. Le Dow Jones et le NASDAQ avaient aligné leur huitième semaine ininterrompue de progression chacun.

Wall Street est soutenue depuis janvier par une saison robuste de résultats trimestriels des entreprises.

Au dernier comptage effectué par le cabinet FactSet, les bénéfices réalisés au quatrième trimestre 2018 par les sociétés regroupées au sein du S&P 500 devraient, une fois qu'elles auront toutes publié leurs résultats, avoir augmenté en moyenne de 13,1 %.

L'économie américaine demeure également solide malgré un ralentissent de la croissance mondiale.

La croissance dans le pays devrait ainsi être de 3 % cette année, a assuré mardi un conseiller économique de la Maison-Blanche, Kevin Hassett, affirmant « avoir du mal à envisager une récession cette année ».