Le cours de l'action du géant minier Vale a plongé de plus de 24 % lundi en mi-journée à la Bourse de Sao Paulo, où le groupe a perdu plus de 18 milliards de dollars de capitalisation, trois jours après la rupture d'un barrage de la compagnie brésilienne.

La catastrophe survenue à Brumadinho, dans le Minas Gerais, État du sud-est du Brésil, a fait, selon un dernier bilan, 60 morts et 292 disparus.

Le titre de Vale, premier producteur mondial de minerai de fer, a chuté de 24,52 %, tandis que l'indice Ibovespa reculait de 2,29 %, son pire résultat de l'année.

La société de portefeuille Bradespar, qui détient 5,8 % de Vale, a aussi chuté de 25,16 %.

Les titres Vale inscrits à la Bourse de New York plongeaient d'environ 17 % lundi, peu avant la clôture.

Vendredi dernier, le jour de la tragédie, les actions du groupe avaient déjà chuté de 8 % à New York, la Bourse de Sao Paulo étant fermée en raison d'un jour férié.

La compagnie a annoncé tôt lundi la suspension du paiement des dividendes aux actionnaires et des primes à ses cadres.

Depuis la rupture du barrage, la justice a ordonné le gel de fonds d'une valeur totale de 11 milliards de réais (environ 2,6 milliards d'euros), au titre de réparations des dégâts matériels et environnementaux et d'indemnisations des victimes.  

Les autorités locales ont par ailleurs infligé des amendes à Vale totalisant 300 millions de réais (70 millions d'euros).

En 2015, Vale avait été également impliqué dans une autre tragédie similaire au Brésil, avec la rupture d'un barrage qu'elle détenait en copropriété avec l'anglo-australien BHP.

Le désastre, qui a eu lieu près de Mariana, à environ 120 km de Brumadinho, avait fait 19 morts et provoqué des dégâts environnementaux sans précédent, les résidus miniers contaminant des cours d'eau sur 650 km et s'écoulant jusqu'à la mer.  

Mais l'entreprise était parvenue à se remettre sur pied, sa valeur boursière ayant grimpé de 258 % de novembre 2015 à jeudi dernier.