La déferlante des résultats de fin d'année 2018 et des perspectives d'affaires des entreprises se poursuit cette semaine.

Jusqu'à maintenant, ces résultats semblent avoir réconforté un peu les investisseurs après la correction du quatrième trimestre.

Mais pour la suite, c'est en regard des prochains indicateurs de la conjoncture que les marchés financiers continuent d'accumuler les doutes et les appréhensions.

D'autant plus qu'en décembre dernier, même la très influente Réserve fédérale américaine (Fed) a admis que la multiplication des indices d'une détérioration de l'économie allait rendre ses prochaines décisions de politique monétaire et de taux d'intérêt plus dépendantes des indicateurs économiques, ou data-dependant dans le jargon des analystes.

Dans ce contexte, après les données sur l'emploi et les ventes au détail en fin d'année, les marchés porteront une attention particulière vendredi à la mise à jour des « commandes de biens durables » des entreprises américaines durant le dernier mois de 2018.

Ces données que Thomson Reuters classe parmi les indicateurs à « impact de marché élevé » servent surtout à jauger la tendance de l'activité des entreprises américaines.

Or, les plus récentes données de commandes de biens durables, pour le mois de novembre, montraient une timide remontée de 0,8 % en termes annualisés après la chute considérable de 4,3 % mesurée en octobre.

Attentes partagées

De l'avis d'Andrew Hunter, économiste en chef chez Capital Economics, ces données de biens durables très mitigées pour le deuxième mois consécutif suggèrent que « la croissance des investissements en équipements des entreprises pourrait avoir ralenti de moitié - de 3,5 % à 2 % en termes annualisés - durant le quatrième trimestre de 2018 ».

Par conséquent, selon M. Hunter, « c'est de plus en plus difficile de s'attendre à un rebond des investissements et des commandes de biens durables des entreprises qui pourrait contribuer encore à soutenir la croissance de l'économie américaine ».

D'ailleurs, les attentes des économistes demeurent très partagées, selon la compilation de Thomson Reuters.

Concernant les commandes totales de biens durables, on s'attend à un rebond de 2,3 % en termes annualisés en décembre, soit dans la moyenne inférieure au cours des 24 derniers mois.

Un tel affaiblissement des commandes de biens durables à la fin de l'année 2018 pourrait s'avérer de mauvais augure pour l'économie américaine. Et, du coup, raviver les appréhensions dans les marchés boursiers.

« Après une année 2018 solide, le régime de l'économie américaine devrait baisser cette année. La demande intérieure décélérera à mesure que l'effet de la stimulation budgétaire s'atténuera, réduisant l'élan de la consommation et de l'investissement des entreprises », écrivent les économistes de la Banque Nationale dans leur Mensuel économique de janvier.

MERCREDI ET JEUDI

Transporteurs ferroviaires au ralenti ?

Du point de vue des marchés financiers, l'évolution des résultats des transporteurs de marchandises fait partie des principaux baromètres de la conjoncture qui soient issus du milieu des entreprises. Par conséquent, les marchés prêteront attention cette semaine aux résultats de fin d'année 2018 du Canadien Pacifique (CP), dirigé de Calgary, et d'Union Pacific, d'Omaha, au Nebraska. Dans le cas du CP, mercredi, les analystes anticipent des revenus accrus de 12 %, à 1,93 milliard, au quatrième trimestre, mais une marge bénéficiaire fortement comprimée de 40 % sur un an. Chez Union Pacific, jeudi, les revenus du quatrième trimestre sont attendus en croissance affaiblie de 5 %, à 5,74 milliards US.

Poids lourds de l'aéronautique en rapport de fin d'année

Mercredi, le colosse industriel United Technologies, qui chapeaute le constructeur de moteurs d'avions Pratt & Whitney, établi à Longueuil, sera en rapport trimestriel. Les analystes anticipent des revenus de quatrième trimestre 2018 en hausse annualisée de 7 %, à 16,8 milliards US. Le bénéfice net est attendu à 1,2 milliard US, ce qui serait dans la moyenne inférieure depuis deux ans. Jeudi, ce sera au tour de Textron, société mère du constructeur d'hélicoptères Bell établi à Mirabel, de faire le point sur ses résultats. Les analystes anticipent des revenus de 4 milliards US au quatrième trimestre, donc inchangés en comparaison annualisée.