Une autre saison de résultats trimestriels débute cette semaine sur la Bourse américaine.

Avec la grande nervosité qui prévaut dans les marchés financiers, cette saison de résultats s'annonce déterminante pour le sentiment des investisseurs envers la poursuite ou la fin prochaine du cycle boursier favorable.

« Nous porterons une attention particulière à la saison des bénéfices du quatrième trimestre de 2018 car elle devrait donner plus de couleur à ce qu'on peut attendre des entreprises en 2019 », résume Martin Lefebvre, chef des placements et stratège à la Banque Nationale, dans son plus récent rapport mensuel de Stratégie de répartition de l'actif, publié la semaine dernière.

« La croissance des bénéfices en 2018 a été exceptionnelle. Et pas seulement en raison des réductions d'impôt car les entreprises ont continué de relever la barre à chaque période d'annonce de bénéfices. »

Mais pour la suite, avertit M. Lefebvre, « la croissance des bénéfices de 7,6 % prévue par les analystes en 2019 est l'une des plus pessimistes que nous ayons vues en se basant sur des données remontant à 1988 ».

« On pourrait la qualifier de plutôt réaliste, étant donné le ralentissement économique attendu. Mais l'exemple d'Apple qui a réduit ses prévisions de revenus au début de janvier ne constituait pas un bon début. »

Une hausse moyenne de 11,4 % attendue

Selon un relevé récent de la firme américaine FactSet, spécialisée en gestion de données financières, les analystes s'attendent à une hausse moyenne de 11,4 % du bénéfice par action au quatrième trimestre 2018 parmi les entreprises de l'indice-phare S&P 500 de la Bourse américaine.

C'est une hausse amoindrie de cinq points de pourcentage par rapport aux attentes du relevé précédent FactSet effectué il y a trois mois, au début du quatrième trimestre 2018.

Les attentes de hausse de bénéfice par action pour l'année 2019 ont aussi été révisées à la baisse depuis trois mois. Elles se situent maintenant autour de 7,4 % en termes annualisés, alors qu'elles étaient autour de 10,2 % au début du quatrième trimestre 2018.

Dans ce contexte, « les dirigeants d'entreprise de l'indice S&P 500 tenteront de persuader Wall Street qu'ils n'entrevoient qu'un léger ralentissement de la croissance de leurs bénéfices en 2019 par rapport au rythme effréné de l'année dernière », écrit Nicholas Colas, cofondateur et analyste principal chez la firme américaine DataTrek Research dans son rapport de début d'année cité dans les médias boursiers américains.

« C'est une grosse commande du point de vue des investisseurs alors que les tensions commerciales, le ralentissement de l'économie mondiale et les hausses de taux d'intérêt de la Réserve fédérale (Fed) accentuent le risque de pressions baissières sur les prochains résultats des entreprises. »