Wall Street a chuté lourdement jeudi, affaiblie par la pire séance d'Apple depuis six ans sur fond de ralentissement économique en Chine et plombée par un indicateur manufacturier américain décevant aux yeux des analystes.

L'indice Dow Jones  a cédé 2,8 %, à 22 686,22 points et le NASDAQ, à forte coloration technologique, a perdu 3 % à 6463,50 points.

L'indice élargi S&P 500 a abandonné 2,5 %, à 2447,89 points.

Apple a reconnu mercredi que son chiffre d'affaires et ses ventes d'iPhone ont été bien plus mauvais que prévu sur les trois derniers mois de 2018, le premier trimestre de son exercice décalé.

La marque à la pomme a aussitôt été sanctionnée, perdant 10 %, sa pire séance depuis janvier 2013. Le titre évolue désormais au plus bas depuis six mois après avoir lâché près de 40 % depuis début octobre.

« En terme de calendrier, c'est la dernière chose que les marchés avaient besoin d'entendre après les différentes nouvelles angoissantes qui se sont succédé lors des deux derniers mois » a affirmé Nate Thooft, de Manulife AM.

Après avoir été la première entreprise privée américaine à avoir franchi la barre des 1000 milliards US en valorisation boursière l'été dernier, Apple a perdu le tiers de sa valeur depuis, dont quelque 75 milliards US rien que jeudi. Elle vaut désormais moins que Microsoft, Amazon et Alphabet, la maison mère de Google.

Mais jeudi l'ensemble du secteur tech a été fragilisé par l'annonce d'Apple, Alphabet perdant 2,9 %, Amazon 2,5 % et Facebook 2,9 %. Les fabricants de composants électroniques comme Qualcomm (-3 %) ou Nvidia (-6 %) ont aussi été touchés, tout comme Boeing (-4 %) et Caterpillar (-3,9 %), sensibles à la santé de l'économie chinoise.

Le sous-indice regroupant les valeurs technologiques au sein du S&P 500 a perdu 5,1 %.

Les entreprises chinoises cotées à Wall Street ont également souffert, Baidu lâchant 4,7 %, JD.com 4,3 % et Alibaba 4,5 %.

« On s'approche de la saison des résultats. Le fait qu'Apple, l'une des plus grosses entreprises au monde, abaisse ses prévisions, signifie que les autres vont également être contraints de les abaisser », a affirmé Adam Sarhan, de 50 Park Investment.

Cette nouvelle a également fait plonger les places boursières internationales, de l'Asie à l'Europe, les investisseurs privilégiant les actifs réputés peu risqués tels que la devise japonaise et l'or.

Loin d'arranger les choses, l'activité dans le secteur manufacturier américain a progressé moins que prévu en décembre, décevant les attentes des analystes et accélérant la chute des indices dès le début de séance.

« Les deux informations alimentent l'anxiété des investisseurs sur un essoufflement de la croissance mondiale », a affirmé M. Thooft.

Berkshire Hathaway, la holding du milliardaire Warren Buffett, qui détient 252 millions d'actions Apple, soit environ 5 %, a cédé 5,5 %.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a enregistré un recul de 134,41 points (-0,9 %) pour terminer la séance avec 14 212,75 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 74,07 cents US, en hausse par rapport à son cours moyen de 73,50 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a avancé de 55 cents US à 47,09 $  US le baril, tandis que celui de l'or a pris 10,70 $ US à 1294,80 $ US l'once. Le prix du cuivre a plongé de 5,5 cents US à 2,57 $  US la livre.

-Avec La Presse canadienne