(New York) Wall Street a ouvert en hausse lundi, profitant de l’issue favorable d’un bras de fer entre les États-Unis et le Mexique qui a permis d’éviter l’imposition lundi de tarifs douaniers punitifs par l’administration Trump.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, avançait vers 10 h 25 de 0,66 %, à 26 155,58 points.

L’indice NASDAQ, à forte coloration technologique, montait de 1,51 %, à 7859,16 points.

L’indice élargi S&P 500 prenait 0,79 %, à 2895,93 points.

La Bourse de New York avait déjà terminé en nette hausse vendredi et sur l’ensemble de la semaine, portée par des chiffres décevants sur l’emploi américain de nature à alimenter l’espoir d’une baisse des taux d’intérêt et des signes d’apaisement sur le front commercial.  

Le Dow Jones avait connu sa meilleure semaine de l’année (+4,7 %) et le NASDAQ avait pris 3,9 % sur la semaine.

Les États-Unis et le Mexique ont arraché un accord sur l’immigration vendredi à Washington, au terme de plusieurs jours de difficiles négociations, levant ainsi la menace de droits de douane sur les produits mexicains brandie par Donald Trump et potentiellement dommageable pour leurs économies.

«Un type incroyable»

Des questions restent toutefois en suspens sur la portée du texte, comme le soulignait la presse américaine. Mais « pour le moment, la nouvelle aide le marché à poursuivre son rebond de la fin de semaine dernière », a commenté Patrick O’Hare de Briefing.

Très sensibles aux nouvelles liées à la santé du commerce international, les valeurs technologiques bondissaient lundi : Amazon prenait 3,35 %, Alphabet (maison mère de Google) 2,24 %, et Apple 1,86 %.  

Les investisseurs ont également suivi juste avant l’ouverture des échanges une longue intervention du président américain sur la chaîne de télévision américaine CNBC, au cours de laquelle il a comme à son habitude passé en revue de très nombreux sujets d’actualité.

Donald Trump a notamment insisté sur le fait qu’un tête-à-tête avec son homologue chinois Xi Jinping était bien prévu fin juin à Osaka en marge du G20, une rencontre sur laquelle Pékin laisse planer le doute.

Le président s’est vanté d’« excellentes relations » avec lui, ajoutant : « c’est un type incroyable ». Une guerre commerciale fait pourtant rage entre les deux premières économies au monde, menaçant la croissance internationale.

Sur ce sujet, les exportations de la Chine sont reparties à la hausse sur un an le mois dernier (1,1 %) de façon inattendue selon des chiffres dévoilés lundi, en dépit de nouvelles surtaxes douanières frappant les produits chinois exportés vers les États-Unis.

L’occupant de la Maison-Blanche par ailleurs vertement critiqué la Banque centrale américaine lors de son intervention matinale, estimant qu’elle avait fait une « grosse erreur » en relevant les taux d’intérêt trop vite.

Les hausses de taux renchérissent le coût du crédit et ralentissent l’expansion économique, deux choses inacceptables aux yeux de Donald Trump.

Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt à 10 ans progressait fortement, à 2,130 % contre 2,081 % vendredi à la clôture.

Parmi les valeurs du jour, Microsoft gagnait 1,65 %. Le groupe a présenté dimanche à l’occasion de la grand-messe annuelle de l’industrie des jeux vidéo à Los Angeles une esquisse de la prochaine version de sa console Xbox, que le groupe américain prévoit de lancer fin 2020. Baptisée « Projet Scarlett », la console est censée succéder à la Xbox One.

Les poids lourds de l’industrie américaine de l’aéronautique et de la défense Raytheon (+2,18 %) et United Technologies (-2,12 %) ont annoncé dimanche un accord de fusion qui va créer l’un des plus grands groupes mondiaux de ces secteurs. La fusion par échange d’actions devrait être finalisée au premier semestre de 2020.

Le président américain Donald Trump s’est dit lundi « un peu inquiet » de l’effet sur la concurrence de la fusion.