Ternissement des perspectives économiques ? Élévation des tensions commerciales internationales ? Repli des attentes de résultats d'entreprises influentes en Bourse ?

À n'en pas douter, de nombreux motifs de nervosité et d'anxiété même se bousculent ces temps-ci dans les marchés boursiers et financiers.

C'est dans ce contexte tendu que le prochain énoncé sur les taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) est attendu mercredi sous haute surveillance sur les marchés financiers.

Peu de suspense par rapport à l'évolution du taux cible de la Fed : une quatrième hausse à survenir cette année, de l'ordre d'un quart de point (0,25 %) vers un taux cible de 2,3 à 2,4 %, est largement considérée comme « chose faite » parmi les analystes.

En revanche, le suspense demeure élevé quant à la teneur des commentaires des dirigeants de la Fed et leurs intentions en ce qui concerne les taux.

« Est-ce que la conjoncture de l'économie américaine s'est détériorée au point de convaincre la Fed de cesser prochainement son resserrement monétaire ? », résument les économistes du Mouvement Desjardins dans une analyse il y a quelques jours. « Les attentes des investisseurs concernant les hausses de taux aux États-Unis ont fortement diminué au cours des dernières semaines », constatent-ils.

Pourtant, pas plus tard qu'en septembre dernier, « les anticipations des dirigeants de la Fed tablaient sur trois augmentations de 25 points (0,25 %) en 2019 et ils ne devraient probablement pas changer ce pronostic lors de leur réunion du 19 décembre ».

MARCHÉS SENSIBLES

Entre-temps, quelle incidence dans la gestion de placements et de répartition d'actifs en portefeuilles ?

« Les marchés financiers demeureront très sensibles aux variations dans les données économiques et aux commentaires de la Fed au fur et à mesure qu'elle s'approchera d'un taux d'intérêt considéré comme optimal », estiment les économistes de la Banque TD dans leur récent bulletin Perspectives des banques centrales en 2019.

« C'est aussi à ce stade-ci du cycle des taux d'intérêt que la volatilité des marchés financiers et boursiers peut devenir plus exagérée. Cependant, ça ne correspond pas nécessairement à un ralentissement dans le cycle économique. C'est simplement un signal qu'un recalibrage se produit à propos des prochains bénéfices des entreprises et leurs risques d'affaires liés au cycle économique avancé. »

N'empêche, les investisseurs devraient demeurer prudents, suggèrent pour leur part les experts de la Banque Nationale dans leur Mensuel boursier de décembre.

« Notre répartition des actifs reste inchangée, alors que nous préférons rester prudents en attendant le prochain énoncé de la Fed en décembre. Nous serions prêts à redéployer une partie plus importante de nos excédents de liquidités, mais la Fed doit d'abord préparer le terrain en se montrant plus accommodante. »

VENDREDI

L'évolution du PIB du Canada

Les plus récentes mesures du PIB mensuel de l'économie canadienne (pour octobre) seront divulguées vendredi. Selon les économistes de la Banque Nationale, « des apports positifs sont attendus des secteurs de la fabrication, de la construction et du commerce de détail ». En contrepartie, on s'attend à une « faiblesse du secteur de l'immobilier ».

MARDI

FedEx au rapport en haute saison

En cette période la plus occupée de l'année pour les livreurs de colis, le géant américain FedEx divulgue demain les résultats du deuxième trimestre de son exercice 2019. Aussi, FedEx mettra à jour ses perspectives d'affaires, alors que se multiplient les signaux d'un ralentissement de croissance de l'économie des principaux pays industrialisés. Les analystes anticipent des revenus trimestriels en croissance modérée de 8 %, autour des 17,7 milliards US. Néanmoins, le bénéfice net est encore attendu en forte hausse de 35 %, aux environs du milliard US.

JEUDI

Nike encore en tenue athlétique

La plus grande entreprise du monde de chaussures et de vêtements de sport livrera jeudi les résultats du deuxième trimestre de son exercice 2019. Les attentes des analystes et des investisseurs demeurent élevées envers Nike dans la foulée des résultats forts obtenus au premier trimestre, tant pour ses ventes en magasin que par commerce électronique. Pour le deuxième trimestre terminé le 30 novembre, les analystes anticipent des revenus en hausse annualisée de 7 %, à 9,1 milliards US. Toutefois, on anticipe cette croissance moins rentable qu'auparavant, avec un repli de 2 % du bénéfice net, autour des 744 millions US.