Le fabricant américain de produits ménagers et d'hygiène Procter and Gamble (P & G) a annoncé vendredi avoir enregistré de solides bénéfices et ventes trimestriels, principalement grâce aux recettes générées par les produits de beauté et d'entretien et ce malgré des effets de change défavorables.

Le groupe, présent sur de nombreux marchés à travers le monde, a également maintenu inchangées ses prévisions annuelles, en dépit du bras de fer commercial entre les États-Unis et la Chine et l'anticipation de conséquences négatives plus importantes que prévu du dollar fort sur ses ventes réalisées hors des États-Unis.

À Wall Street, le titre gagnait 5,48 % vers 9h10 dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance, les investisseurs appréciant l'optimisme de l'entreprise au moment où le secteur est confronté à une hausse des prix des matières premières et des coûts de transport.

Le chiffre d'affaires a augmenté de 0,2 %, à 16,69 milliards de dollars, au premier trimestre de l'exercice fiscal 2018-2019 achevé le 30 septembre, ressortant au-dessus des 16,46 milliards anticipés par les marchés financiers.

Les effets de change ont rogné les revenus d'environ 4 %, explique Procter and Gamble, précisant que la croissance organique des ventes s'élève à 4 %, la meilleure sur un trimestre en cinq ans, en raison d'une hausse de 3 % des volumes de livraison. L'entreprise voit les recettes générées à l'étranger diminuer quand elle les convertit en dollars, notamment en période d'appréciation du billet vert face aux autres devises.

P & G commercialise les rasoirs Gillette, les lessives Ariel et Tide, les dentifrices Crest, les serviettes hygiéniques Always, les couches Pampers, les shampoings Head & Shoulders et Pantene, les produits de maquillage Olay et les produits contre la toux Vicks.

Hausse du prix du papier-toilette

Sur les trois derniers mois, le bénéfice net a progressé de 12,1 %, à 3,2 milliards de dollars, ce qui s'est traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 1,12 $, contre 1,09 $ attendu en moyenne par les marchés financiers.

Le groupe a maintenu inchangés ses objectifs financiers pour l'exercice fiscal ayant débuté le 1er juillet, alors que le dollar fort devrait rogner ses ventes de 1,3 milliard de dollars, contre une estimation de 900 millions il y a encore trois mois.

La croissance organique des ventes est toujours attendue entre 2 et 3 %, tandis que le bénéfice par action devrait progresser, comme anticipé en juillet, dans une fourchette de 3 à 8 %. Les analystes anticipent, eux, une progression de 3,5 % en moyenne du bénéfice par action.

L'entreprise compte sur les hausses des prix pour préserver sa rentabilité et absorber l'augmentation des coûts.  

Procter & Gamble a informé les distributeurs américains qu'il allait augmenter d'environ 5 % les prix de « plusieurs » produits, dont celui des marques Bounty (essuie-tout), Charmin (papier-toilette) et Puffs (mouchoirs). Ces changements vont être effectifs à partir du 31 octobre et en février.

Une hausse des prix est également prévue en Argentine, en Turquie et en Russie pour contrebalancer la dépréciation des devises de ces trois pays.

« Il va y avoir de la volatilité suite à ces décisions », a prévenu vendredi Jon Moeller, le directeur financier, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

« La concurrence pourra en profiter sur le court terme [...] mais nous pensons que c'est la chose à faire au vu de l'ampleur des augmentations de nos coûts », a-t-il ajouté.

Le groupe n'est toujours pas en revanche parvenu à trouver la solution miracle pour relancer les ventes de la division des rasoirs, mise en difficulté par des marques prisées par les milléniaux (17-35 ans) comme Dollar Shave Club (Unilever).