Les marchés boursiers nord-américains ont subi de lourdes pertes hier, dans la foulée des bourses européennes.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a culbuté de 288,35 points, soit plus de deux pour cent, pour clôturer à 13 491,09 points. Tous les secteurs du parquet torontois ont perdu des plumes.

Le recul le plus prononcé a été celui du secteur des métaux et minerais diversifiés, soit 4,91 pour cent. Le cours du cuivre a plongé de 9 cents à 2,30 $ US la livre à la Bourse des matières premières de New York. Le cours du pétrole a pour sa part rendu 60 cents US à 46,36 $ US le baril à New York, tandis que le prix du lingot d'or a effacé 8 $ US à 1124,80 $ US l'once. Conséquemment, les secteurs torontois de l'énergie et de l'or ont reculé de 1,74% et 4,56 % respectivement.

De son côté, le dollar canadien s'est déprécié de 0,07 cent US à 75,43 cents US. À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a reculé de 179,72 points à 16 330,47 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a rendu 24,23 points à 1942,74 points et que l'indice composé du Nasdaq a perdu 72,23 points à 4756,72 points.

«Nous sommes au milieu d'une période de peur sur la croissance, déclenchée par la présidente (de la Réserve fédérale) Janet Yellen» jeudi dernier, après la décision de la Fed de laisser les taux d'intérêt au plus bas, a expliqué Alan Skrainka, chez Cornerstone Wealth Management.

Tous comme leurs homologues européens, qui ont envoyé les Bourses du Vieux continent en forte baisse mardi, les investisseurs américains «surveillent les statistiques de partout, et même si la Chine affiche 7% de croissance annuelle ils n'y croient pas et ils commencent à dévaloriser les actions pour refléter ce qui pourrait s'avérer un climat de croissance très ralentie dans les mois à venir», a-t-il ajouté.

A la veille de la publication d'un indicateur sur l'activité manufacturière en Chine, «personne ne veut prendre de position exposée», a encore dit M. Skrainka.

La journée a été pauvre en actualité économique, «et habituellement dans ce cas les peurs et les inquiétudes des investisseurs tendent à prendre le dessus», a commenté pour sa part Bill Lynch, de Hinsdale Associates, évoquant lui aussi «une peur générale pour la croissance mondiale».

Les investisseurs ont aussi pu s'inquiéter d'éventuels retentissements sur le secteur automobile de l'affaire Volkswagen, après que le constructeur allemand a reconnu une tricherie aux contrôles antipollution, et des perspectives de la croissance européenne. «La perception que les responsables de la Banque centrale européenne sont disposés ces jours-ci à faire plus d'assouplissement quantitatif si nécessaire n'a fait que rappeler que les perspectives économiques ne sont pas bien vaillantes en ce moment», a noté Patrick O'Hare, de Briefing.

«Si les choses empirent en Europe, elles pourraient empirer pour les autres économies développées, via les liens commerciaux, et elles pourraient aggraver les perspectives de bénéfices des multinationales américaines, vu le renforcement du dollar qui pourrait résulter des problèmes à l'étranger», a ajouté M. O'Hare, évoquant un «cercle vicieux».