Les grands investisseurs institutionnels québécois veulent toujours tirer le maximum des occasions que le marché peut offrir. La secousse boursière du début de semaine en a été une autre.

«Nous avons tiré profit de certaines aubaines qui se sont manifestées à l'ouverture des marchés lundi. Mais ce fut néanmoins une journée assez normale en termes de volume transactionnel chez nous», commente François Bourdon, chef des solutions de placements chez Fiera Capital.

«Pour certains titres, la baisse a été supérieure à celle du marché en début de semaine et des occasions se sont présentées», ajoute Denis Durand, associé chez Jarislowsky Fraser, en refusant de dire spécifiquement quels titres la firme a achetés. «Parce que nos achats ne sont peut-être pas encore terminés», dit-il.

Chez Addenda Capital, le cochef des placements, Jean-François Pépin, soutient que les marchés boursiers restent ce qu'il y a de plus intéressant pour les investisseurs à ce stade-ci compte tenu du faible niveau des taux d'intérêt.

Jean-François Pépin tient cependant à nuancer sa pensée envers le marché boursier canadien. «Il faut attendre une stabilisation du prix des ressources. Le prix du brut a montré [hier] une vigueur qu'on n'avait pas observée depuis longtemps dans une séance. C'est un signe de stabilisation. Mais le niveau de confiance dans le marché canadien reste moins fort étant donné les perspectives de croissance en Chine qui ne s'améliorent pas.»

La Chine et les pays émergents, faut-il le rappeler, sont des consommateurs importants de matières premières. «De plus, il y a un excédent d'offre de pétrole et le pétrole est un pilier d'exportation au Canada.»

Une fin d'année en force?

N'empêche, François Bourdon, de Fiera Capital, se dit convaincu que les Bourses nord-américaines termineront l'année en force et au vert.

«L'environnement économique s'améliore. L'économie américaine est le moteur et continuera d'être le moteur de l'économie mondiale pour les prochaines années. Les difficultés en Chine sont davantage les fruits de la transition d'une économie qui se concentrait sur les investissements et les exportations vers une économie mieux équilibrée avec plus de consommation.»

Il précise que le phénomène de transition occasionne des soubresauts, ce qui a un impact sur les ressources. «La volatilité observée cet été devrait s'atténuer et on devrait retrouver un rythme plus normal avec des Bourses qui finiront 2015 avec un rendement positif pour l'ensemble de l'année.»