La Bourse de New York a terminé la séance de mercredi en très forte hausse, les investisseurs osant clairement rebondir deux jours après une panique boursière mondiale provoquée par des inquiétudes sur les risques liés au ralentissement économique chinois.

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Les marchés à fermeture:



TSX 13 381,59 / +230,66 (1,75%)

Dow Jones 16 285,51 / +619,07 (3,95%)

S&P 500 1 940,51 / +72,90 (3,90%)

NASDAQ 4 697,54 / +191,05 (4,24%)

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C'était la deuxième journée de suite que Wall Street s'essayait au rebond, mais, autant mardi les indices avaient plongé en fin de séance, autant la hausse s'est accélérée au fil de la journée de mercredi, mettant un coup d'arrêt à une série de six séances de baisse qui a, selon le Wall Street Journal, détruit 2000 milliards de dollars de valorisation boursière.«Le marché reprend pied», s'est réjoui Chris Low, de FTN Financial.

«Je ne peux pas dire si on a touché le fond, mais je n'ai aucun problème à revenir sur le marché», a-t-il ajouté, pariant sur une stabilisation à un niveau proche de celui de mercredi - même si la conjoncture chinoise ne semble toujours pas très encourageante, après le recul de plus de 40% des places boursières du pays depuis juin.

«Cela fait cinq ans» que les conjonctures divergent entre les deux pays, a-t-il souligné, et «les États-Unis vont bien», a-t-il souligné.

De fait les commandes de biens durables, qui se sont contre toute attente affichées en nette hausse pour juillet, ont été interprétées par plusieurs économistes comme le signe que «les entreprises (américaines) se sont remises à investir lourdement».

M. Low se montrait ainsi plus optimiste que le président de la Réserve fédérale de New York William Dudley, qui a invoqué les risques posés par l'économie chinoise, entre autres, pour déclarer que le besoin de relever les taux d'intérêt américains dès septembre lui apparaissait «moins impérieux» qu'il y a quelques semaines.

Les taux d'intérêt de la Fed sont proches de zéro depuis la fin 2008, ce qui apporte un soutien à l'économie américaine, et, désormais, «la question est de savoir si repousser le relèvement des taux suffira à rapprocher le marché de ses sommets», a souligné Charlie Bilello, chez Pension Partners.

«Ce ne sera probablement pas le cas», selon M. Bilello, qui note que, entre la mollesse des résultats d'entreprises américaines, l'effondrement des matières premières et la chute des marchés émergents, «il y a de quoi garder de la volatilité au-delà d'une semaine ou deux».

«Il va y avoir beaucoup de rebonds, cela va tromper des gens qui se diront que tout est fini, et puis il y aura d'autres vagues de ventes (d'actions) pendant un mois ou deux», a-t-il affirmé.

Le marché obligataire était en baisse, le rendement des bons du Trésor à dix ans s'affichant à 2,183% contre 2,089% mardi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,936% contre 2,816% auparavant.

Selon le fonds Janus, dirigé par le spécialiste des marchés obligataires Bill Gross, le marché des bons du Trésor américain pourrait avoir limité ses gains durant la panique boursière de lundi en raison de ventes massives réalisées par les autorités chinoises.

Les marchés nord-américains reprennent du poil de la bête

TORONTO - La Bourse de Toronto a affiché une hausse solide, mercredi, pendant que les indices new-yorkais bondissaient pour ainsi mettre fin à une glissade qui s'est étalée sur six séances, la plus longue observée en plus de trois ans sur Wall Street.

Même si ce redressement a temporairement mis fin au vent de panique qui a incité les investisseurs à s'éloigner des marchés boursiers, il ne garantit pas la fin de la volatilité.

Selon le gestionnaire de portefeuille chez Gestion d'actifs CIBC Craig Jerusalim, la plupart des investisseurs n'ont pas à s'inquiéter outre mesure.

«Lorsque les marchés performent, c'est à ce moment que les investisseurs veulent acheter et lors des reculs, c'est à ce moment qu'ils veulent vendre, explique-t-il. Les investisseurs prennent la mauvaise décision au mauvais moment.»

Pour au moins une journée, les investisseurs ont eu un peu répit, puisque le Dow Jones a enregistré un gain de 619,07 points, ou presque quatre pour cent, à 16 285,51 points. Cela a été plus que suffisant pour permettre à l'indice de tourner la page sur sa pire dégringolade - 588,4 points lundi - depuis que la volatilité s'est emparée des marchés. Depuis la semaine dernière, le Dow Jones a toutefois cédé 700 points au total.

Le S&P 500 a pour sa part progressé de 72,90 points pour clôturer à 1940,51 points. Après avoir plongé en début de semaine en réaction aux inquiétudes sur la situation économique chinoise, le Nasdaq a rebondi de 191,05 points, à 4697,54 points.

Sur le parquet torontois, l'indice S&P/TSX a terminé à 13 381,59 points, en hausse de 230,66 points, ou 1,75%.

Quant au secteur des matières premières, le prix du baril de pétrole pour livraison en octobre a cédé 71 cents pour terminer à 38,60 $ US. Le prix de l'once d'or pour livraison en décembre a glissé de 13,70 $ US, à 1124,60 $ US l'once.

Après s'être transigé à un creux de 11 ans la veille, le dollar canadien s'est apprécié de 0,13 cent US pour clôturer à 75,06 cents US.

Les places boursières des quatre coins du globe ont connu des reculs importants depuis une semaine à la suite de la décision de la banque centrale chinoise de dévaluer le yuan dans un effort visant à stimuler son économie qui montre des signes d'essoufflement.

S'il concède que l'incertitude entourant la Chine a des répercussions partout dans le monde, M. Jerusalim estime que cela ne sera pas suffisant pour faire dérailler «l'économie la plus stable au monde, celle des États-Unis».

À moins de 40 $ US, le prix du baril de pétrole affecte négativement le Canada, mais la force de l'économie américaine pourrait avoir des répercussions positives au pays, croit le gestionnaire de portefeuille.

«Cela représente toutefois un élément légèrement négatif pour des pays comme le Canada, mais comme je l'ai déjà dit, le Canada va en partie bénéficier de la solidité de son principal partenaire au sud de la frontière», a-t-il dit.

- avec La Presse canadienne