Wall Street a fini la séance en ordre dispersé jeudi, au lendemain des annonces ambiguës de la Réserve fédérale (Fed): le Dow Jones a perdu 0,65% et le Nasdaq a gagné 0,19%.

----------------

Les marchés à la fermeture:



TSX 14 873,93 / -88,31 (-0,59%)

Dow Jones 17 959,03 / -117,16 (-0,65%)

S&P 500 2 089,27 / -10,23 (-0,49%)

NASDAQ 4 992,38 / +9,55 (0,19%)

---------------

«Je ne crois pas qu'il y ait quoi que ce soit de fondamental aujourd'hui» pour expliquer ces mouvements, a déclaré Greg Peterson, chez Ballantine Partners.

Il a souligné que l'amplitude des échanges était restée modeste après les hausses bien plus importantes, autour et au-dessus de 1%, relevées mercredi après la communication de la Fed.

Comme le marché l'avait anticipé, la banque centrale a certes cessé de dire qu'elle serait «patiente» avant de relever ses taux, actuellement proches de zéro, mais elle n'a guère manifesté d'empressement, vu ses prévisions assombries pour la croissance et l'inflation.

Du coup il y a eu mercredi soir «un rebond de soulagement, aujourd'hui c'est plus un marché normalement volatil», a dit M. Peterson.

«Il semble toujours que la Fed va rehausser les taux cette année», si ce n'est en juin alors peut-être en septembre, a souligné Paul Edelstein chez IHS. En tout état de cause, «d'ici à décembre, sauf si la situation se détériore vraiment, les taux remonteront», a-t-il souligné.

Le marché, qui va donc devoir continuer à interpréter les statistiques pour tenter de deviner les intentions de la Fed, est finalement resté proche des niveaux records atteints au début du mois par le Dow Jones et le S&P500, au terme d'«une journée tranquille, surtout par comparaison avec le sentiment très négatif des dernières semaines», a relevé M. Peterson.

Ainsi le Nasdaq a flirté toute la journée avec les 5000 points, atteints le 2 mars. Il lui reste encore peu de terrain à conquérir avant de renouer avec son record absolu d'il y a quinze ans (5048,62 points en mars 2000).

«Il y a beaucoup d'enthousiasme en ce moment autour des valeurs technologiques, peut-être pas justifié, mais pas non plus démesuré», a encore noté M. Peterson.

Le marché obligataire a baissé. Vers 16h40, le rendement des bons du Trésor à 10 ans progressait à 1,969% contre 1,916% mercredi soir, et celui à 30 ans à 2,526% contre 2,506% précédemment.

Parmi les valeurs, le constructeur de voitures électriques de luxe Tesla a chuté de 2,52% à 195,65 dollars. Son patron fondateur Elon Musk a présenté jeudi une actualisation du logiciel censée remédier à l'angoisse de la fin d'autonomie, mais certains analystes auraient souhaité que cette peur soit contrée avec des progrès dans les batteries elles-mêmes.

Le site internet Yelp, spécialisé dans les critiques de restaurants et autres commerces et services, a dégringolé de 3,50% à 45,18 dollars. Le site Briefing.com a affirmé qu'il était accusé dans un documentaire en préparation de faire payer les commerces pour obtenir de bonnes critiques, ce qui remettrait en cause son objectivité.

American Express, qui a annoncé un partenariat avec la maison de courtage Charles Schwab devant déboucher sur l'édition de deux nouvelles cartes de paiement, a cédé 0,39% à 81,54 dollars.

Le détaillant de café Starbucks, très critiqué depuis quelques jours pour avoir encouragé ses serveurs à lancer une conversation avec les clients sur le problème du racisme dans le pays, a pris 2% à 97,76 dollars. Il a annoncé mercredi soir un fractionnement de ses actions qui va rendre ses titres plus liquides.

Le groupe de défense Raytheon a progressé de 0,06% à 110,74 dollars, après l'annonce d'une hausse de son dividende de 11%, alors que le groupe informatique Hewlett Packard, dont la rémunération des actionnaires va progresser de 10%, a baissé de 0,58% à 32,84 dollars.