Les actions, même celles portant des dividendes élevés, s'accommoderont très bien d'une hausse des taux d'intérêt, dans l'environnement actuel de bas coût du capital. À tout prendre, cependant, mieux vaut miser sur les beaux titres de secteurs plus cycliques.

C'est ce que soutient Jonathan Golub, responsable de la stratégie chez RBC Marchés des capitaux à New York et indéfectible partisan du marché boursier américain, dans une note de recherche publiée hier.

«Depuis le début de 2014, les rendements des Bons du Trésor ont baissé de façon significative, entraînant une surperformance des actions à dividendes élevés et des secteurs défensifs, rappelle le grand stratège de RBC Marchés des capitaux. Avec la Fed qui se rapproche d'une hausse initiale des taux, et les préoccupations concernant les rendements en dividendes, de nombreux investisseurs s'interrogent sur la viabilité de cette domination.»

Les prix des actions ont varié avec ceux des obligations venant à échéance dans 10 ans, mais ont été moins sensibles à l'évolution des bons à court terme, ces 12 derniers mois, relève-t-il. Cela lui fait croire que l'augmentation des taux de la Réserve fédérale américaine compte beaucoup moins s'il en résulte un aplatissement de la courbe de rendement.

«Dans un environnement de faibles taux d'intérêt, les actions ont tendance à offrir des rendements positifs quand les taux augmentent, écrit Golub. Ce modèle est aussi vrai pour les titres à dividendes élevés, bien que dans une moindre mesure. Autrement dit, les titres à gros dividendes sont moins susceptibles de bénéficier d'une hausse de taux, dans l'environnement actuel.»

Les titres du S&P 500 portant les dividendes les plus élevés (médiane de 2,7% pour ce quartile) ont procuré un rendement supérieur de 16,1% alors que ceux ne payant aucun dividende ont rapporté 4,3% seulement, ces 12 derniers mois. Ce faisant, le deuxième groupe calquait généralement les variations des obligations à long terme tandis que moins de la moitié des mouvements du premier groupe leur est imputable. Pour les bons à court terme, le parallélisme est deux fois moindre pour chacun des cas.

Stratégie

En fait, la corrélation positive entre les taux d'intérêt et les cours boursiers est surtout le fait des entreprises des secteurs de la finance, de la technologie, de l'industrie, de la consommation discrétionnaire, de l'énergie et des ressources, que le stratège catégorise comme cycliques. La corrélation est moins forte pour les secteurs de la santé, de la consommation de base, des télécoms et de l'immobilier, voire négative pour les services publics.

C'est ainsi que Jonathan Golub prône une rotation vers les secteurs plus cycliques pour augmenter la sensibilité du portefeuille aux taux d'intérêt. Le tableau suivant présente plusieurs exemples de titres américains à gros dividendes dans des secteurs prometteurs. Investir dans les entreprises affichant les plus fortes croissances de bénéfices par action, procurera le même résultat, note l'expert de RBC Marchés des capitaux.

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Titres à dividendes élevés

Énergie

> Transocean: 14,2%

> Diamond Offshore Drilling: 11,1%

> Ensco: 10,3%

Ressources

> Freeport-Mcmoran: 6,5%

> Dow Chem: 3,7%

> Lyondellbasell Industries: 3,6%

Industrielles

> General Electric: 3,9%

> Eaton Corp: 3,4%

> Pitney Bowes: 3,3%

Consommation discrétionnaire

> Mattel: 5,5%

> Wynn Resorts: 4,1%

> Gamestop Corp New: 4,0%

Finance

> Peoples United Financial: 4,8%

> Cme Group: 4,4%

> Cincinnati Finl: 3,5%

Technologie

> Seagate Technology: 3,4%

> Paychex: 3,3%

> Microchip Technology: 3,2%

Source: RBC Marchés des capitaux