Wall Street a terminé en baisse jeudi, les déboires d'une banque portugaise servant de piqûre de rappel sur les fragilités de l'économie européenne et apportant aux courtiers une excuse pour souffler.

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Les marchés à la clôture :



TSX 15 114,48 / -100,71 (-0,66%)

Dow Jones 16 915,39 / -70,22 (-0,41%)

S&P 500 1 964,69 / -8,14 (-0,41%)

NASDAQ 4 396,20 / -22,83 (-0,52%)

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Les indices avaient commencé la séance bien plus en retrait, emportés par l'anxiété qui a gagné les places financières européennes après la dégringolade en Bourse de la banque Espirito Santo (BES), la première banque privée du Portugal.

Les problèmes de l'établissement ont réveillé les craintes des investisseurs à propos de la solvabilité des groupes financiers du pays, sorti tout juste en mai de son plan de sauvetage international, mais aussi des autres pays dits périphériques de l'Europe.

Alors que «l'argent a coulé à flots sur les marchés obligataires» de ces États et que les investisseurs «considèrent le Portugal comme un pays à la solvabilité solide», la crise rencontrée par BES «est un rappel à la réalité», a commenté Alan Skrainka de Cornerstone Wealth Management.

À ces inquiétudes s'ajoute l'amoncellement d'indicateurs peu reluisants concernant l'économie de la zone euro: après l'Allemagne et le Royaume-Uni en début de semaine, c'était à l'Italie et la France d'annoncer ce matin que la production industrielle avait nettement baissé dans leur pays.

Avec un Dow Jones et un S&P 500 évoluant près des niveaux records atteints la semaine dernière et un calendrier des indicateurs quasiment vide cette semaine, «les courtiers cherchent une excuse pour vendre un peu et ils l'ont trouvé dans les nouvelles déconcertantes en provenance d'Europe», a estimé William Lynch, de Hinsdale Associates.

Reste que les investisseurs s'inquiètent aussi, selon Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services, du message brouillon de la banque centrale américaine (Fed).

Dans le compte-rendu de la dernière réunion de son comité de politique monétaire publié mercredi, l'institution a annoncé qu'elle devrait mettre fin en octobre à son vaste programme d'injections de liquidités sur les marchés destinés à soutenir l'économie.

Mais, «en lisant les minutes, on a l'impression qu'ils ne savent pas comment ni quand ils vont commencer à relever les taux», mesure qui signifierait la fin de l'afflux d'argent dit facile sur le marché. «Ce manque de clarté inquiète un peu car s'il y a une chose que les marchés n'aiment pas, c'est l'incertitude».

Amazon poursuivi 

Le secteur bancaire, concerné en premier lieu par les problèmes au Portugal, a terminé nettement dans le rouge: Bank of America a perdu 1,03% à 15,44 dollars, Citigroup 1,01% à 46,90 dollars, JPMorgan Chase 0,82% à 55,56 dollars et Wells Fargo 0,73% à 51,81 dollars.

Comme sauvé, au moins temporairement, du naufrage, American Apparel a bondi de 21,25% à 1,03 dollar après un accord mettant en veille la guerre pour le contrôle du groupe entre le fondateur déchu, Dov Charney, et le conseil d'administration.

Amazon, accusé par le gendarme américain du commerce (FTC) d'avoir facturé des achats téléchargés par des enfants sans le consentement parental, a cédé 0,62% à 327,92 dollars.

Le vendeur de parquets Lumber Liquidators a de son côté plongé de 21,54% à 55,25 dollars après avoir averti que ses bénéfices seraient moins élevés que prévu.

Le marché obligataire a terminé sur une note contrastée. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,532% contre 2,547% mercredi soir, et celui à 30 ans a progressé à 3,364% contre 3,360% la veille.