Il n'y a pas que les sociétés papetières pour applaudir la baisse d'altitude du huard. La faiblesse du dollar canadien devrait réjouir bien davantage les détaillants en alimentation comme les assureurs, s'il faut en croire leur poussée boursière traditionnelle en ces moments.

Secteurs favorisés

Les stratèges Vincent Delisle et Hugo Ste-Marie, de la Banque Scotia, ont étudié les performances boursières de différents secteurs et sous-secteurs de la Bourse de Toronto pendant tous les épisodes de repli de la devise canadienne par rapport au billet vert survenus depuis 1956.

Seules les périodes de marché boursier haussier sont considérées, ce qui serait le cadre actuel.

Il appert que les sociétés papetières et forestières, généralement données comme les premières bénéficiaires de la faiblesse du huard, augmentent moins vite que le marché en ces occasions. Plus précisément, on constate un écart négatif moyen de 2%. Ces entreprises n'ont battu le marché que trois fois sur cinq.

Les épiceries avantagées

Au contraire, les détaillants en alimentation ont surpassé le marché par 15 points de pourcentage, en moyenne, et cela, quatre fois sur cinq. Les fabricants de pièces d'autos (on pense à Magna International) ont de même surperformé le marché quatre fois sur cinq, par 12 points de pourcentage en moyenne.

Les secteurs des médias, des télécommunications et même les services publics, actuellement en défaveur, ont aussi coutume de mieux faire que le marché avec des écarts de plus de 6 points.

En général, les entreprises qui vendent leurs produits en dollars américains mais paient leurs dépenses en dollars canadiens profitent le plus de la force relative des premiers. Le marché boursier fait toutefois la différence entre les valeurs de premier ordre et les entreprises plus à risque, selon que le marché est baissier ou haussier.

Revoir les portefeuilles

Vincent Delisle et Hugo Ste-Marie estiment qu'il est temps de revoir la composition des portefeuilles pour tenir compte de la force du dollar américain comme de la hausse des taux d'intérêt à long terme. Selon eux, les économies développées feront mieux dans ce contexte que les économies en émergence, mais la Bourse de Toronto demeurera somme toute à la traîne de celle de New York.

Le dollar canadien est au plus bas depuis plus de trois ans. Il ne reviendra pas à la parité avec le billet vert avant plusieurs mois, selon les prévisionnistes.

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LES GRANDS GAGNANTS

[Secteur | Surperformance | Occurrences]

Alimentation | + 15% | 4 fois sur 5

Pièces d'auto | + 12% | 4 fois sur 5

Médias | + 11% | 4 fois sur 5

Télécoms | + 10% | 4 fois sur 5

Services publics | + 6% | 3 fois sur 5

Finance | + 6% | 3 fois sur 5

Technologie | + 6% | 3 fois sur 5

Produits chimiques | + 1% | 3 fois sur 5

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LA RECOMMANDATION

La meilleure façon de profiter de la faiblesse du dollar canadien est encore d'investir dans des actifs américains. Depuis 1956, lors de marchés haussiers, l'indice Standard & Poor's des 500 principales valeurs de Wall Street a battu le TSX de Toronto par 12 points de pourcentage en moyenne. Pour jouer à fond le marché américain et la baisse du dollar canadien, Pat Chiefalo, directeur du service de recherche de la Financière Banque Nationale dédié aux Fonds négociés en Bourse (FNB), recommande le jeune fonds U.S. Total Stock Market de Vanguard (symbole boursier VUN [[|ticker sym='T.VUN'|]]  au Canada), qui repose sur un panier de 3615 titres de tous secteurs et de toutes tailles.