Wall Street a terminé dans le rouge jeudi au terme d'une séance hésitante, marquée par des résultats et des indicateurs ambigus. La Bourse de Toronto a elle aussi clôturé en baisse, déçue par les résultats trimestriels de certaines entreprises et inquiétée par l'incertitude entourant les prochaines décisions de la Réserve fédérale des États-Unis.

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Les marchés à la clôture :

TSX 13 361,26 / -94,07 (-0,70%)

Dow Jones 15 545,75 / -73,01 (-0,47%)

S&P 500 1 756,54 / -6,77 (-0,38%)

NASDAQ 3 919,71 / -10,91 (-0,28%)

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L'action de Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] a lourdement pesé sur le parquet torontois jeudi avec sa chute de 10%, le géant du transport ayant fait état de profits et de revenus inférieurs aux attentes pour son plus récent trimestre.

Le dollar canadien s'est pour sa part apprécié de 0,52 cent US à 95,9 cents US, la croissance économique du Canada s'étant avérée supérieure aux attentes des économistes pour le mois d'août.

La journée a été «marquée par une sorte de lutte entre acheteurs et vendeurs alors que les indices ont dansé autour de l'équilibre», commentent les experts de Briefing.com. Les volumes se sont par ailleurs «asséchés dans l'après-midi», à l'approche de la soirée d'Halloween, selon les experts.

D'après Chris Low, analyste à FTN Financial, les marchés ont été tiraillés car «les données publiées ne sont pas faciles à décrypter».

«L'indice d'activité dans la région de Chicago est ressorti étonnamment bon, mais le fait qu'il ne se traduise pas dans la réalité par une vraie hausse de la production manufacturière reste un mystère», estime-t-il.

Autre écueil, les inscriptions au chômage, publiées jeudi, sont à prendre avec des pincettes car «elles ont été entravées ces dernières semaines par des problèmes informatiques en Californie et la paralysie des administrations fédérales», souligne-t-il encore.

Les inscriptions de nouveaux demandeurs d'emploi ont reculé pour la troisième semaine d'affilée, mais à un rythme inférieur aux prévisions des analystes. Elles se sont élevées à 340 000, en baisse de 2,8% par rapport à la semaine précédente, quand les attentes tournaient autour de 335 000.

Par ailleurs, «les investisseurs faisaient preuve de prudence après l'annonce de la Fed hier», observent de leur côté les économistes de la banque Wells Fargo. «Même si la banque centrale a maintenu le niveau de ses rachats d'actifs, un ton moins alarmiste sur l'économie alimente les spéculations sur le fait que le ralentissement du programme de relance pourrait intervenir plus tôt qu'attendu», écrivent-ils dans une note.

Avalanche de résultats

Dans un tel contexte, «les investisseurs accordent d'autant plus d'attention aux résultats d'entreprises», admet Chris Low.

Sur ce plan, ils ont reçu «une avalanche» d'informations, relève de son côté le site Briefing.com. Et parmi elles, le groupe de cartes de crédit Visa, qui a fait des prévisions prudentes, selon le cabinet Charles Schwab, a plombé le Dow Jones. En effet, de telles prévisions donnent un «signe négatif pour la consommation et l'économie», souligne Chris Low.

Les spécialistes de Charles Schwab ont aussi relevé l'attention portée sur les résultats de la chaîne de cafés Starbucks, qui a fait des prévisions «décevantes», et du réseau social Facebook, qui a lui «dépassé les attentes malgré des signes de ralentissement de son utilisation parmi les adolescents».

Le groupe Visa (-3,51% à 196,67 dollars) a tiré le Dow Jones vers le bas, entraînant dans son sillage l'autre grand groupe de cartes de crédit, American Express (-1,56% à 81,80 dollars).

Le titre de Facebook a quant à lui dopé le Nasdaq, en prenant 2,44% à 50,20 dollars.

Starbucks a vu son titre grappiller 0,27% à 81,05 dollars.

Le numéro un américain du pétrole ExxonMobil, qui a annoncé un bénéfice en baisse de 18% à cause d'une contraction des marges de raffinage mais dépassant les attentes, a pris 0,91% à 89,62 dollars.

Le groupe de cosmétiques Estée Lauder, après avoir relevé sa prévision de bénéfice annuel, a fini en baisse de 0,59% à 70,96 dollars. Il a affiché un bénéfice net trimestriel quasi stable sur un an (+0,4%), au-dessus des attentes.

ConocoPhillips, groupe pétrolier américain, s'est légèrement apprécié, de 0,11% à 73,33 dollars, après avoir accru son bénéfice net de 38% au troisième trimestre.

Le Français Criteo, qui vient de faire ses premiers pas au Nasdaq, a dérapé de 0,23%, pour finir à 35,31 dollars, au lendemain d'une introduction en Bourse réussie.

Le marché obligataire a fini sans direction. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a augmenté à 2,542% contre 2,527% mercredi soir, et celui à 30 ans a légèrement reculé à 3,631% contre 3,632% la veille.

- Avec Malcolm Morrison, La Presse Canadienne