Les Bourses européennes accéléraient leur progression lundi matin, dopées par des informations de presse sur un éventuel plan d'aide du Fonds monétaire international à l'Italie, pourtant démenties par l'organisation de Washington, mais qui laissent présager des mesures imminentes en faveur de Rome.

Après avoir ouvert en nette hausse, la Bourse de Paris bondissait de 3,55% vers 6h20 (heure de Montréal). À la même heure, Francfort progressait de 3,12%, Londres de 2,11%, Madrid de 3,47% et Milan de 3,34%.

En Asie, les places financières ont également profité de la perspective de mesures de soutien à l'Italie, la Bourse de Tokyo terminant en hausse de 1,56%, Hong Kong de 1,97% et Shanghai de 0,12%.

«Les informations sur une aide massive du FMI à l'Italie redonnent de l'espoir aux investisseurs», a commenté un analyste parisien sous couvert d'anonymat.

«On ne sait pas très bien comment on va aider l'Italie, mais ce qui est certain c'est que Paris et Berlin sont au pied du mur et vont devoir agir très rapidement», a expliqué Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque.

«Les investisseurs attendent donc des annonces imminentes et c'est ce qui soutient la tendance», a-t-il ajouté.

Selon le quotidien italien La Stampa, le Fonds monétaire international pourrait débloquer entre 400 et 600 milliards d'euros, ce qui permettrait à la péninsule, très lourdement endettée, de disposer d'une fenêtre de 12 à 18 mois pour mettre en place des réductions budgétaires et des réformes économiques.

Le FMI a toutefois démenti mener une quelconque discussion avec les autorités italiennes sur ce sujet.

Si ce n'est pas avec le FMI, «plusieurs solutions sont sur la table avec le Fonds européen de stabilité financière nouveau format qui sera présenté demain (mardi lors de l'Eurogroupe, NDLR) ou la Banque centrale européenne», ont estimé les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.

Les valeurs financières profitaient de l'embellie. À Paris, où le secteur bancaire est très exposé à la colossale dette italienne, BNP Paribas s'envolait de plus de 7% et la Société Générale de plus de 5% en fin de matinée. À Londres, Royal Bank of Scotland gagnait plus de 6% tandis qu'à Francfort, Commerzbank prenait plus de 5%.

L'attente d'éventuelles mesures d'aide à l'Italie éclipsait d'autres informations plus inquiétantes comme l'avertissement de Moody's Investors Service. L'agence d'évaluation financière a rappelé dimanche que l'aggravation rapide de la crise de la dette dans la zone euro menaçait les notes de solvabilité de tous les États européens.

Ainsi l'OCDE a-t-elle averti lundi matin que la zone euro semble être entrée en «légère récession» et son économie devrait presque stagner en 2012 en raison de la crise de la dette qui, en cas d'événement «négatif majeur», pourrait avoir des conséquences «dévastatrices» pour tous les pays riches.

L'organisation a notamment drastiquement révisé en baisse sa prévision de croissance en 2012 pour la France, passant de 2,1% à 0,3%.

Dans ce contexte tendu, certains pays notés triple A font pression pour que l'Allemagne infléchisse sa position sur le rôle de la Banque centrale européenne (BCE).

Dans l'immédiat, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy n'envisagent que la mise en oeuvre d'un nouveau pacte de stabilité limité à quelques pays de la zone euro, selon des informations de presse.