Les Bourses européennes évoluaient en baisse mardi, encore déprimées par les propos de l'Allemagne qui ont douché les espoirs d'une résolution rapide de la crise et alors que Moody's n'exclut pas un changement de perspective pour la notation de dette de la France.

Vers 6h15, la Bourse de Paris affichait un recul de 1,74%, la Bourse de Londres -1,01% et la Bourse de Francfort cédait 0,37%. Milan était à l'équilibre alors que Madrid retraitait de 0,85%.

Cette tendance négative n'a pas épargné mardi les marchés asiatiques, la Bourse de Tokyo finissant la séance sur un recul de 1,55%, alors que les Bourses de Shanghai et Hong Kong étaient également orientées à la baisse.

Même tonalité outre-Atlantique, où la Bourse de New York a terminé en fort repli lundi soir.

Après avoir été réconfortées par l'assurance donnée samedi par la présidence française du G20 que les Européens apporteraient une réponse «décisive» à la crise à l'occasion de leur sommet du 23 octobre, les places financières ont changé d'orientation dans le sillage des propos des dirigeants allemands.

Le sommet de l'UE dimanche à Bruxelles va permettre d'avancer «de façon sensible» mais pas de résoudre d'un coup la crise de la dette en Europe, avait prévenu lundi le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert.

«Les mesures pour résoudre la crise, y compris des changements dans les traités de l'UE, vont prendre du temps», avait averti de son côté le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble.

«Les facteurs conjoncturels» comme les indicateurs ou les résultats d'entreprises «ne jouent en ce moment qu'un rôle mineur» sur l'évolution du Dax, les investisseurs ne semblant sensibles qu'aux «déclarations politiques, ce qui rend les pronostics sur la séance extrêmement difficiles», notait à Francfort Ulrich Wortberg de la banque Helaba.

À Paris, le CAC 40 creusait ses pertes avec un recul de plus de 2% une vingtaine de minutes après l'ouverture, affectée en outre par l'avertissement lancé lundi soir par Moody's Investors Service sur la note souveraine de la France.

Le secteur bancaire était particulièrement touché, les titres de la Société Générale, de BNP Paribas et du Crédit Agricole cédant entre 3,5% et 5% dans les premiers échanges.

L'agence d'évaluation financière a annoncé dans un communiqué qu'elle se donnait trois mois pour déterminer si la perspective «stable» de la note Aaa (la meilleure possible) de la France était toujours justifiée au vu de la dégradation de la situation économique.

Le ministre de l'Économie François Baroin a assuré que Paris mettrait «tout en oeuvre» pour conserver sa précieuse note, qui lui permet d'emprunter aux meilleures conditions possible sur les marchés. Mais il a admis que la croissance 2012 du pays pourrait être inférieure aux prévisions officielles.