Les Bourses nord-américaines évoluaient en territoire négatif, malgré des chiffres sur l'emploi privé meilleurs que prévu aux États-Unis. Les principaux indices sont affaiblis par les craintes plus générales d'un ralentissement économique.

Vers 11H40, le Dow Jones Industrial Average cédait 54 points (0,46%) à 11 812 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, perdait 4,97 points (0,19%) à 2664 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 de son côté cédait 0,32% (ou 4,02 point) à 1250 points.

À Toronto, le S&P/TSX reculait de 88 points (0,70%) à 12 663 points.

L'hémorragie peinait à être contenue après une chute totalisant environ 7% depuis le 22 juillet, d'autant que la série de déceptions sur les indicateurs s'est poursuivie.

«Les données économiques ont été médiocres ces dix derniers jours, et aujourd'hui ne fait pas exception», a observé Michael James, de Wedbush Morgan Securities.

Un peu à retardement, les indicateurs publiés en milieu de matinée ont enfoncé Wall Street dans le rouge.

La hausse de l'activité dans les services a encore ralenti en juillet, et plus que prévu, selon l'indice de l'association ISM, à 52,7%. Les commandes à l'industrie ont de leur côté reculé en juin, même si la baisse a été moins forte qu'attendu.

«Les médias ont consacré trop d'attention au drame politique qui s'est joué à Washington pour expliquer la direction du marché, et pas assez aux chiffres négatifs qui ont joué un rôle tout aussi important, sinon plus», a regretté Michael James, rappelant l'absence de réaction positive après l'adoption de la loi permettant le relèvement du plafond de la dette.

Le marché a accéléré ses pertes très rapidement mercredi matin, le Dow Jones tombant sur la barre des 12 700 points, avant de réduire son repli.

«On arrive à un point où la sensibilité des courtiers va jouer un rôle important. Les ventes ont été exagérées, et on pourrait avoir un rebond en un claquement de doigt», a prévenu Michael James face à la volatilité des échanges.

Le marché avait ouvert sur une note quasi stable, trouvant un peu encourageant les 114 000 emplois créés en juillet par le secteur privé comptabilisés par le cabinet ADP.

Face à un marché de l'emploi déprimé, les analystes attendaient sans enthousiasme le rapport officiel sur l'emploi et le chômage à paraître vendredi.

Le marché obligataire a de son côté «gagné considérablement du terrain après les publications économiques», ont souligné les analystes de Charles Schwab, profitant de leur qualité de valeurs refuge malgré l'accumulation de signes pessimistes pour l'économie américaine.

Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 2,574% contre 2,624% mardi soir, et celui du bon à 30 ans à 3,844% contre 3,919%, après avoir déjà bondi la veille.

Côté entreprises, de nombreuses publications trimestrielles se sont encore révélées supérieures aux attentes.

L'émetteur de cartes de crédit Mastercard (+8,36% à 323,45 dollars), en particulier, a largement dépassé les attentes avec un bénéfice par action de 4,76 dollars contre 4,23 dollars estimé.

Le groupe de médias Time Warner (-2,24% à 33,24 dollars) a confirmé ses objectifs pour l'année en cours.

Le câblo-opérateur Comcast (-0,22% à 22,68 dollars) a vu ses ventes augmenter de 50% au deuxième trimestre.

Le secteur de l'énergie était le plus en difficulté, face au fort recul des prix du brut. Au sein du Dow Jones, le groupe pétrolier Chevron lâchait 1,91% à 101,47 dollars et son concurrent ExxonMobil 1,31% à 76,82 dollars.

L'action du canadien Research in Motion, qui a perdu la moitié de sa valeur depuis le début de l'année, prenait 4,27% à 25,17 dollars après le «plus vaste» lancement de téléphones multifonctions BlackBerry de son histoire (cinq nouveaux appareils dévoilés).