La crise du crédit est bel et bien derrière nous. Les entreprises de la planète flirtent maintenant comme si la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008 n'avait jamais interrompu leur fête, s'avalant et se mariant l'une l'autre comme avant la crise.

Les fusions et acquisitions ont bondi de 28,9% dans le monde au premier trimestre 2011 par rapport à l'an dernier, ce qui en fait la période la plus active depuis le premier trimestre 2007. Le retour est particulièrement convaincant aux États-Unis, où le niveau d'activité a bondi de 85,1% pour atteindre 268,4 milliards US, selon les chiffres de la firme Mergermarket.

«Il faut quelques ingrédients pour avoir des transactions: des acheteurs qui ont des liquidités, des vendeurs qui veulent vendre, du financement, et une raison logique pour passer à l'action. Actuellement, tous les ingrédients de la recette sont réunis», explique Nicolas Marcoux, associé responsable des services- conseils et des transactions pour PricewaterhouseCoopers (PwC).

Les banques, qui avaient complètement coupé les vivres aux entreprises en 2008, sont de retour dans l'arène depuis un an déjà, dit M. Marcoux. Selon lui, la différence est maintenant que les acheteurs et les vendeurs ont fini par se rapprocher.

«En octobre 2008, quand tout a planté de 40%, les entreprises ont dit: toutes les sociétés ont baissé de 40%... sauf la mienne», pointe M. Marcoux en riant. En bref: pas un chef d'entreprise n'était prêt à céder son fleuron pour une bouchée de pain.

Les choses ont fini par changer. Avec leurs actions qui ont pris du tonus en Bourse, les acheteurs ont bonifié leurs offres pendant que les vendeurs mettaient aussi de l'eau dans leur vin. Résultat: leurs positions se sont rapprochées et l'activité est repartie vers le haut.

«On s'attend à ce que le niveau d'activité soit très bon au deuxième trimestre de 2011», dit d'ailleurs M. Marcoux.

Le secteur de l'énergie, des mines et des commodités, qui compte pour une bonne part de l'économie canadienne, a été le plus actif au cours du dernier trimestre. On s'attend à ce qu'il poursuive sur sa lancée.

Un sondage publié hier par le cabinet d'avocats Blake, Cassels & Graydon indique que 70% des dirigeants d'entreprise du secteur pétrolier et gazier prévoient une hausse de la valeur des fusions et acquisitions dans leur domaine au cours de la prochaine année.

Un rapport de PwC, aussi publié hier, s'est quant à lui penché sur les transactions dans le secteur forestier, qui ont augmenté de 47% en Amérique du Nord l'an dernier. La firme prévoit que le niveau d'activité se poursuivra l'an prochain, mené par la rationalisation du marché, les nouveaux marchés en croissance et le retour du capital-investissement.