Avec des gouvernements endettés qui devront faire le ménage dans leurs finances, «l'économie sera assez difficile dans les prochaines années», prédit Philippe Leblanc, président de Cote 100. «On ne prévoit pas de scénario catastrophe, mais on est d'avis que la croissance sera assez anémique», dit le gestionnaire. Il propose donc cinq titres défensifs qui dépendent peu du contexte économique pour tirer son épingle du jeu dans cet environnement morose.

Atrium Innovations [[|ticker sym='T.ATB'|]]

Fermeture vendredi: 14,36$

Haut de 52 semaines: 17,98$

Bas de 52 semaines: 11,45$

Performance en 2010: -8,9%

Avec une croissance des profits de près de 80% en 2008 et de 9,4% en 2009, Atrium a démontré qu'il peut vendre ses suppléments nutritionnels par temps difficiles.

L'entreprise de Québec fait 43% de ses affaires en Europe et a vu son action perdre du lustre récemment à cause des incertitudes liées à l'euro. Mais M. Leblanc, qui ne croit pas à l'effondrement de la devise européenne, considère que cela crée une occasion d'achat.

«C'est une société de qualité dans un secteur non cyclique qui devrait continuer à croître. Et il y a une très bonne croissance interne, ce qui est assez rare en ce moment», dit M. Leblanc, qui voit l'action d'Atrium grimper à 21$ d'ici un an.

Home Capital Group [[|ticker sym='T.HCG'|]]

Fermeture vendredi: 41,60$

Haut de 52 semaines: 48,55$

Bas de 52 semaines: 27,58$

Performance en 2010: -0,60%

Home Capital Group, c'est une entreprise de Toronto qui accorde des hypothèques aux clients que refusent les grandes banques canadiennes.

Une recette pour une catastrophe des hypothèques à risque à l'américaine? Non, répond M. Leblanc. «Ils demeurent très sélectifs sur le plan de leurs clients. Ils ne prêtent généralement pas plus de 70% de la valeur d'une maison.»

«C'est un peu controversé parce que tout le monde dit que le marché immobilier est un peu étiré, admet M. Leblanc. Mais la direction a toujours été très, très prudente et la prévision de ralentissement est amplement reflétée dans l'évaluation de l'action.»

Prix cible d'ici un an: 53,50$.

Uni-Select [[|ticker sym='T.UNS'|]]

Fermeture vendredi: 25,87$

Haut de 52 semaines: 31,21$

Bas de 52 semaines: 23,41$

Performance en 2010: -16,3%

En quoi ce distributeur québécois de pièces d'autos représente-t-il un titre défensif? «En récession, les gens gardent leurs véhicules au lieu d'en acheter des neufs. Ça nécessite plus d'entretien, donc plus de pièces», explique M. Leblanc.

Le gestionnaire aime les mesures de rentabilité instaurées par la nouvelle direction. Elles ont fait mal à court terme et ont eu un impact sur le prix de l'action, mais elles devraient s'avérer payantes à long terme, croit-il.

Prix cible selon Cote 100: 31,50$.

Apollo Group [[|ticker sym='APOL'|]]

Fermeture vendredi: 51,48$ US

Haut de 52 semaines: 76,86$ US

Bas de 52 semaines: 51,07$ US

Performance en 2010: -15%

M. Leblanc nous transporte aux États-Unis, chez ce groupe qui exploite des universités privées à but lucratif.

«Dans un scénario où il y a peu de croissance économique, le taux de chômage est élevé et les gens essaient de se recycler en allant chercher un diplôme. C'est un titre anticyclique», explique M. Leblanc.

Les investisseurs semblent actuellement craindre que le gouvernement fasse un ménage dans le financement de l'éducation, ce qui touche le titre d'Apollo. M. Leblanc réplique que le risque se reflète déjà dans le prix du titre (10 fois les profits) et qu'étant donné le niveau d'endettement du gouvernement américain, l'éducation publique risque d'écoper autant que la privée.

M. Leblanc mise sur une vigoureuse croissance d'Apollo avec un prix cible de 75$US d'ici un an.

Colgate-Palmolive [[|ticker sym='T.CL'|]]

Fermeture vendredi: 77,24$US

Haut de 52 semaines: 87,39$US

Bas de 52 semaines: 68,32$US

Performance en 2010: -6%

Ce n'est pas parce que l'économie va mal qu'on cesse de se brosser les dents. Voilà pourquoi M. Leblanc aime ce fabricant de dentifrice, qui fait aussi des savons, des détergents et de la nourriture pour animaux domestiques.

«Son marché le plus important est l'Amérique latine - 38% des revenus en 2009. C'est intéressant à mon avis. On n'a qu'à regarder un marché comme le Brésil pour comprendre la croissance qu'on peut avoir au cours des prochaines années», ajoute le gestionnaire.

«Les marges sont très élevées, l'entreprise génère beaucoup d'argent, et grâce à la baisse récente attribuable au jeu des devises, l'évaluation est très intéressante.»

M. Leblanc voit le titre atteindre 87,50$US d'ici un an.