Malgré un excédent budgétaire, le gouvernement Couillard vient une fois de plus faire la preuve de son incapacité à relancer l'économie du Québec, dénonce l'opposition.

Pour des raisons différentes, le Parti québécois (PQ), la Coalition avenir Québec (CAQ) et Québec solidaire (QS) n'ont pas été impressionnés par le troisième budget du ministre des Finances, Carlos Leitao, déposé jeudi.

Dans leurs conclusions, les trois formations politiques ont entre autres estimé que les surplus budgétaires avaient été engrangés sur le dos des contribuables et des familles.

Entre autres, le PQ et la CAQ n'ont pas manqué de souligner les faibles perspectives de croissance économique et de création d'emplois pour les deux prochaines années.

Où sont les emplois?

Annuellement, le gouvernement Couillard prévoit une création inférieure à 30 000 emplois, a souligné le porte-parole péquiste en matière de finances publiques, Nicolas Marceau. Il a rappelé que le budget ne fait aucunement mention de la promesse électorale de 250 000 emplois supplémentaires.

Quant aux mesures économiques, certaines sont intéressantes, croit M. Marceau, mais la plupart du budget ne représente que du « recyclage » ainsi que de la bonification de mesures déjà existantes.

« C'est 250 pages de mesures économiques, mais l'emploi baisse, a-t-il affirmé. Ça ne s'invente pas. »

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À l'instar du PQ, la CAQ s'est désolée de constater qu'après un recul de 4,7 % en 2015, les investissements anticipés des entreprises afficheront une croissance nulle pour l'exercice 2016.

Pour le chef caquiste François Legault, Québec aurait dû se servir du surplus de 2 milliards $ versé au Fonds des générations afin de réduire les impôts des contribuables, ce qui, à son avis, aurait aidé à stimuler la croissance économique.

L'abolition plus rapide de la taxe santé ne sera pas suffisante, croit-il.

L'austérité est dans le portefeuille

« La plus grande austérité depuis deux ans, c'est celle du portefeuille des Québécois, a affirmé le chef caquiste. Pour la relance, il faut avoir un consommateur qui contribue. L'austérité du portefeuille des Québécois n'aide pas. »

L'opposition a également été déçue de la progression du financement en éducation, qui passera de 0,9 % cette année à 3 % l'an prochain. Pour les trois formations politiques, cela est loin du signal fort promis par le gouvernement Couillard la semaine dernière.

« C'est l'équivalent de 50 cents par jour, par élève, a affirmé le co-porte-parole de Québec solidaire, Amir Khadir. Nos enfants valent mieux que cela. Le réinvestissement en éducation ne représente que 87 millions en services directs. »

« On va stabiliser le patient, mais celui-ci est toujours branché au respirateur artificiel », a de son côté observé M. Legault.

Par ailleurs, le chef de la CAQ dit avoir constaté que les paiements de péréquation sont estimés à 10 milliards en 2016-2017, ce qui, selon lui, constitue une hausse de 5,7 %.

Gare à la baisse de péréquation

Compte tenu de la baisse des cours du pétrole, ce montant diminuera inévitablement dans le futur, s'est alarmé M. Legault.

« Nulle part dans le budget on explique comment la province assumera cette baisse », a prévenu le chef caquiste.

Quant au nouveau mode de financement des garderies, modulé en fonction du revenu des parents, le PQ a jugé que les modifications apportées dans le budget étaient insuffisantes.

Pour 30 000 familles, le gouvernement Couillard réduit de moitié la contribution additionnelle exigée pour le deuxième enfant.

M. Marceau a estimé que pour le bien du fardeau fiscal des familles, il valait tout simplement mieux revenir au mode de tarification universel autrefois appliqué.