Le projet de loi 70 qui, selon le gouvernement provincial, vise entre autres «à favoriser l'intégration en emploi», a été vertement dénoncé par un regroupement d'une vingtaine d'organisations baptisé la Coalition Objectif Dignité ainsi que par une flopée de syndicats.

Leurs représentants ont tiré à boulets rouges sur ce texte législatif, dimanche avant-midi, lors d'un point de presse tenu à Montréal.

Selon le porte-parole de la Coalition, Serge Petitclerc, ce qui est problématique c'est l'«approche punitive» préconisée par Québec.

M. Petitclerc a souligné que le gouvernement souhaite «réintroduire l'obligation de participation aux mesures d'employabilité pour les premiers demandeurs d'aide sociale» aptes à travailler, et ce, même s'«il n'y a jamais de dénouement heureux avec ça».

À son avis, si Québec persiste à vouloir réduire les prestations des bénéficiaires potentiels qui se montreraient réfractaires face à cette contrainte, les résultats escomptés ne seront certainement pas au rendez-vous.

Il a prédit qu'en misant sur une telle façon de faire, «les conditions de vie des gens ne s'amélioreront pas, l'État ne réalisera pas réellement d'économies, la population ne sera pas mieux instruite et il n'y aura pas moins de pauvreté».

La vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux, Véronique de Sève, a laissé entendre, pour sa part, que l'approche coercitive si chère aux libéraux est plutôt simpliste.

«C'est de la politique à courte vue. C'est comme s'ils disaient: "Il y a des postes qui sont disponibles, il y a du monde qui ne travaille pas. Alors, on met ça ensemble."»

Mme de Sève a ajouté que si le gouvernement entretient vraiment le désir d'améliorer le marché provincial de l'emploi, il devrait plutôt s'efforcer de favoriser la mise en place «de conditions de travail acceptables, dignes».

«Si on augmentait le salaire minimum, peut-être bien qu'on aurait des personnes qui sortiraient de la pauvreté beaucoup plus facilement», a-t-elle cité comme exemple.

La colère entourant le projet de loi 70 sera de nouveau palpable mercredi prochain alors que se déroulera une manifestation qui se terminera à deux pas de l'Assemblée nationale.

À l'intérieur de l'édifice, des consultations particulières et des audiences publiques portant sur cette pièce législative se dérouleront durant cette même journée ainsi que le lendemain et le surlendemain.