Les géants du web qui font des affaires au Québec devront se résigner à payer des taxes et impôts, comme toutes les autres entreprises ayant pignon sur rue dans la province, du moins en ce qui a trait aux biens non matériels, comme le cinéma ou la musique.

Le premier ministre Philippe Couillard n'a pas donné de détails sur la forme que prendra le régime fiscal qui leur sera imposé, mais il a clairement indiqué que le budget provincial du 27 mars prochain sonnera la fin du congé fiscal dont bénéficient les entreprises ayant leur siège social à l'extérieur du pays.

Interrogé à ce sujet à l'issue d'une visite industrielle en Montérégie, jeudi, M. Couillard a indiqué que Québec irait « au bout de sa capacité d'agir, d'abord pour ce qu'on appelle les biens non matériels, comme les films sur Netflix ».

M. Couillard a rejeté d'emblée l'argumentaire maintes fois avancé au niveau fédéral voulant qu'il s'agisse d'un ajout de taxes.

Selon le premier ministre, il s'agit en fait d'une question d'équité, soit d'imposer aux acteurs économiques qui oeuvrent sur le territoire québécois le même régime fiscal qu'aux acteurs locaux.

M. Couillard a répété son invitation au gouvernement Trudeau de suivre cet exemple et d'étendre ce régime fiscal aux biens matériels également.

Le gouvernement Trudeau refuse depuis son arrivée au pouvoir d'imposer le même régime fiscal aux géants du web qu'aux entreprises canadiennes, mais le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, a récemment laissé entendre qu'il serait disposé à étudier la question.

Cueillette de données à des fins politiques

Par ailleurs, M. Couillard s'est dit très inquiet de la cueillette de données personnelles recueillies par des tiers auprès de plateformes comme Facebook et de leur vente à des partis politiques.

Le chef libéral a assuré que son parti ne se livrait pas à de telles pratiques.

Il a fait référence aux informations récentes voulant qu'une firme spécialisée dans ce genre d'opérations ait révélé que deux partis politiques provinciaux se trouvaient parmi ses clients.

Notant que le Parti québécois s'est également défendu d'agir de la sorte, M. Couillard a fait valoir, sans les nommer, que cela pointait vers deux partis - en l'occurrence la Coalition avenir Québec et Québec solidaire - et il a invité les médias à demander à ces formations si elles se livrent effectivement à ce genre d'opérations et avec quels fonds.