Ils ont beau ne pas pouvoir voter pour des candidats du Bloc québécois, mais cela n'a pas empêché des Canadiens vivant à l'extérieur du Québec d'envoyer de l'argent au parti souverainiste.
Une analyse des dons politiques par La Presse Canadienne a découvert qu'une poignée de personnes vivant au-delà des frontières de la province ont puisé dans leurs poches pour aider le Bloc dans sa lutte à long terme pour l'indépendance du Québec.
Depuis 2007, le Bloc a reçu 32 000$ de gens vivant ailleurs au pays, selon la base de données d'Élections Canada sur les contributions politiques.
L'argent provenant de l'extérieur du Québec ne représente que 1% des dons effectués au Bloc. La base de données indique aussi que les donateurs ont versé 3,2 millions $ au parti au cours des quatre dernières années.
Trente-sept des 42 contributeurs du Bloc venant de l'extérieur du Québec qui ont donné 200$ ou plus vivent en Ontario, et la majeure partie de ces fonds proviennent de la capitale fédérale.
Les autres sont répartis dans l'ensemble du pays. Trois vivent en Colombie-Britannique, un vit au Manitoba, et un autre vit à Terre-Neuve-et-Labrador.
La plus importante contribution unique venant de l'extérieur du Québec est celle de David Henderson de Victoria, en Colombie-Britannique. Il a donné 3700$ au Bloc au fil des ans.
En 2007, M. Henderson a expliqué à La Presse qu'il avait fait ces dons et même pris une carte de membre du parti pour aider le Québec à devenir indépendant, afin que le Canada ne soit plus sous le joug des francophones à Ottawa.
«Je veux que nous retrouvions notre pays», est-il cité par le quotidien. M. Henderson n'a pas répondu à un message laissé auprès de sa femme cette semaine.
Le plus important donateur du Bloc est son ancien chef Gilles Duceppe, qui a versé 9000$ au parti.
M. Duceppe a impressionné plusieurs téléspectateurs anglophones lors des débats des chefs télévisés au cours des quatre dernières campagnes électorales.
Le Bloc ne présente pas de candidats à l'extérieur du Québec, mais certains sondages ont laissé entendre que des non-Québécois voteraient pour le parti souverainiste s'ils le pouvaient. Donner de l'argent au Bloc serait vu comme la solution de rechange.
Lors de la campagne de 2006, le Bloc a même reçu un appui inusité de l'ancien président du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile Buzz Hargrove. Le chef syndical faisait campagne avec les libéraux lorsqu'il a dit que les Québécois devaient voter pour le Bloc afin de faire rempart aux conservateurs.
La chance a cependant déserté le Bloc. Ses membres ont été décimés aux dernières élections par la «vague orange» qui a propulsé les néodémocrates au rang d'opposition officielle.
Le Bloc n'a plus que quatre députés, par rapport à 47 lors du déclenchement du scrutin, et a perdu son statut de parti officiel aux Communes.