Ottawa a décidé d'autoriser les municipalités à ajouter des projets de dernière minute à la liste de travaux d'infrastructure subventionnés par le plan de relance de l'économie canadienne.

Le gouvernement a indiqué mercredi que cette prolongation avait été décidée parce qu'Ottawa n'a pas utilisé la totalité des 16 milliards de dollars prévus dans le plan de relance, certains projets nécessitant moins de fonds que prévus.

«Nous surveillons l'avancement des projets sur une base régulière avec les provinces. Là où les soumissions n'ont pas atteint le niveau planifié, nous recyclons cet argent afin de créer encore plus d'emplois», a affirmé James Kusie, porte-parole du ministre du Transport, de l'Infrastructure et des Collectivités, John Baird.

Par contre, les nouveaux projets n'obtiendront aucun délai supplémentaire pour leur exécution. Comme pour tous les projets du plan de relance, Ottawa contribuera seulement pour des travaux effectués jusqu'au 31 mars 2011.

On ignore combien de municipalités pourront profiter de l'argent disponible pour de nouveaux projets.

Le porte-parole libéral Gerard Kennedy a soutenu qu'il était malheureux que le gouvernement ait pris tant de temps pour instaurer cette flexibilité.

«Nous avons déjà passé la moitié de la saison de la construction. Lorsqu'on pose une action qui demande aux gens de faire des économies, on le fait au début de la période», a-t-il affirmé.

En Alberta, le gouvernement a déjà trouvé 67 millions en fonds inutilisés et 27 projets supplémentaires seront financés, selon le porte-parole du ministre Baird.

Les autorités fédérales ont affirmé qu'elles recyclent présentement des fonds au Québec et dans d'autres provinces, mais qu'elles ne savent pas combien de projets supplémentaires seront déposés, en raison de la date limite qui approche à grands pas. Le volet qui s'applique à certains projets mineurs prend même fin en décembre 2010.

Plusieurs municipalités se plaignent déjà de cette date butoir jugée trop stricte.

Les villes canadiennes se sont hâtées afin de faire parvenir leurs applications à Ottawa avant le 31 janvier dernier.

À présent, l'industrie de la construction tourne à plein régime et plusieurs municipalités expliquent qu'elles sont sous pression pour mener plusieurs projets de front sans couper les coins ronds ou prolonger les contrats à leurs frais.

À Laval, par exemple, la Ville voulait effectuer des travaux de pavage en deux étapes afin de laisser passer une période de gel et de dégel, ce qui aurait allongé la durée de vie du projet, a affirmé le maire Gilles Vaillancourt.

«Cette méthode ne pourra pas être utilisée si l'on doit respecter la date limite du 31 décembre 2010», a-t-il affirmé récemment dans le cadre d'une audience parlementaire.

La Fédération canadienne des municipalités, la fédération des municipalités de la Colombie-Britannique et l'Union des municipalités du Québec ont toutes demandé au gouvernement fédéral de faire preuve de flexibilité quant aux dates butoirs.

Ottawa a expliqué que les dates limites de fin du programme étaient coulées dans le béton. Les municipalités pourront envoyer des factures à Ottawa jusqu'à 90 jours après la fin du mois, mais seulement pour les travaux effectués avant le terme.