(Québec) Un front commun réclame une rencontre avec la ministre responsable de l’Habitation, Andrée Laforest, dans le contexte actuel de la pénurie de logements.

Des organismes d’économie sociale ont transmis une lettre à la ministre dans laquelle ils font part de pistes de solution.

La Presse Canadienne a obtenu mercredi cette lettre conjointe des organismes, qui comprend notamment le Chantier de l’économie sociale et le regroupement des coops d’habitation.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

La ministre responsable de l’Habitation, Andrée Laforest

« Nous unissons nos voix pour signaler notre inquiétude face à des réponses s’appuyant sur des logiques de recours au secteur privé à but lucratif combinées à des subventions aux locataires », écrivent-ils.

Plutôt que l’aide au loyer qui peut finir par être selon eux « une dépense faramineuse pour les contribuables », ils proposent des solutions à long terme fondées sur l’économie sociale.

Ils font valoir qu’avec l’aide au loyer, il faudrait augmenter en moyenne de 85 % les revenus des populations touchées pour rendre leur loyer « abordable », et « rien ne garantit que ces logements soient revendus à des prix abordables et que le gouvernement aura en tout temps les moyens de ces subventions », peut-on lire.

D’autres formules

Ils recommandent plutôt la mise en place d’autres formules, comme des coopératives de propriétaires, des parcs de logements gérés par des organismes sans but lucratif d’habitation, des fiducies d’utilité sociale, ou encore des résidences pour personnes âgées collectives.

Enfin, ils demandent l’adoption d’une politique nationale de l’inclusion de logements abordables à perpétuité.

Outre le Chantier de l’économie sociale et la Confédération québécoise des coopératives d’habitation, les organismes signataires sont le Réseau québécois des OSBL d’habitation, l’Association des groupes de ressources techniques du Québec et l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant.

Pas de crise

Partout au Québec, depuis plusieurs semaines, des locataires cherchent désespérément des appartements et dénoncent la hausse spectaculaire des loyers.

Rappelons qu’en mai, le premier ministre François Legault avait refusé d’avoir recours à l’expression « crise du logement » parce que selon lui, « cela a des impacts ».

En ce sens, il cautionnait sa ministre Andrée Laforest, qui avait affirmé en commission parlementaire qu’« on n’est pas du tout dans une situation de crise du logement ».

Elle avait fait valoir que le taux d’inoccupation des logements était de 0,6 % au début des années 2000 à Montréal, par rapport à 2,7 % en 2020. Dans le reste du Québec, le taux était légèrement sous la barre des 2,5 % en 2020.

La CAQ avait promis de construire 15 000 logements sociaux durant son mandat. Mme Laforest a assuré que l’engagement caquiste allait être réalisé.

En outre, Québec et Ottawa ont annoncé un investissement supplémentaire de 100 millions pour la rénovation de HLM à Montréal.