François Legault et Valérie Plante ont réitéré jeudi leur confiance envers les architectes de la filiale de la Caisse de dépôt, CDPQ Infra, au lendemain du dévoilement de différents métros aériens représentant des exemples et sources d’inspiration pour le REM de l’Est à Montréal.

« Il va falloir que ce soit beau. […] Je fais confiance aux architectes. J’ai vu des dessins que la Caisse m’a montré. Je pense que ça peut être beau. Ça va être beau », a indiqué le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) en point de presse à l’Assemblée nationale, en début de journée.

À l’autre bout de l’A20, en marge d’une conférence de presse, la mairesse de Montréal est allée dans le même sens.

« Je pense qu’il faut donner la chance au coureur. C’est très important ce qui se passe en ce moment », a dit la mairesse Valérie Plante, en faisant référence aux larges consultations que le CDPQ Infra mène. « Ce projet-là est nécessaire, mais il faut accompagner CDPQ Infra. »

Mme Plante a souligné l’importance que devra prendre le comité consultatif incluant le « starchitecte » français Jean-Claude Viguier dans l’élaboration de la structure.

CDPQ Infra a levé le voile mercredi, pour la première fois, sur ce à quoi pourrait ressembler son futur « REM de l’Est », dont le tronçon aérien prévu au centre-ville de Montréal continue de soulever de vives inquiétudes dans la population et chez certains élus montréalais. Le groupe a cité des projets récents ou en construction à Rennes et à Paris, en France, de même qu’à La Haye, aux Pays-Bas, et à Chicago, aux États-Unis, qui traversent tous des quartiers densément peuplés.

La directrice des affaires publiques, Virginie Cousineau, a assuré que l’approche architecturale serait « complètement différente » de celle utilisée lors de la première phase du REM, juché sur d’imposants pylônes de béton dans plusieurs secteurs. « La hauteur, la grandeur, les matériaux qui seront utilisés, rien n’a encore été décidé », a expliqué Mme Cousineau à l’occasion d’un breffage technique, mercredi matin.

Tous les élus montréalais ne sont pas aussi sereins que Valérie Plante. La conseillère municipale Marie Plourde, élue sur Le Plateau-Mont-Royal sous la bannière de Projet Montréal, a affirmé mercredi qu’elle n’était « pas rassurée pantoute » par les images d’inspiration mises de l’avant par CDPQ Infra. Mme Plante n’a pas commenté directement la sortie de son alliée.

Des coûts trop élevés

Pour M. Legault, ce réseau structurant « ne peut pas arriver sur la terre » au centre-ville « pour des questions de circulation ».

On parle de tunnel. Ça coûterait très cher de le mettre en-dessous de la terre. On parle d’un projet d’une dizaine de milliards, le REM de l’Est, comme ça, dans les airs.

François Legault, premier ministre du Québec

« Quand on regarde le REM dans l’ouest de l’île — quand je vais chez ma mère à Sainte-Anne-de-Bellevue, je vois ça, tous les pylônes —, je ne verrais pas quelque chose comme ça au centre-ville, comme le montrait Serge Chapleau », a poursuivi M. Legault, en faisant référence au caricaturiste de La Presse, dont une représentation du REM aérien au centre-ville, basée sur la structure désignée dans l’ouest de l’île, a fait beaucoup jaser dans les derniers jours.

Le premier ministre plaide qu’une « arrivée bien emballée, qui s’intègre bien architecturalement parlant » est encore possible, alors que les consultations s’entament jeudi dans les différents arrondissements de la métropole.

C’est dans les secteurs de Saint-Léonard et de Montréal-Nord que la Caisse entamera sa série de consultations publiques sur son REM de l’Est, qui reliera le quartier des affaires, le nord-est et la pointe est de l’île. Ce réseau de 32 kilomètres, évalué à 10 milliards, doit être mis en chantier en 2023. Il devrait prendre la forme d’un train électrique sans conducteur, avec 23 stations. D’autres audiences publiques et consultations environnementales sont aussi prévues en 2021 et 2022.

Avec Maxime Bergeron