(Québec) La députée libérale Marwah Rizqy a présenté ses excuses mardi à certains de ses collègues qu’elle avait heurtés, dans le cadre de la course à la direction larvée qui se dessine au PLQ.

Le chef libéral intérimaire Pierre Arcand a d’ailleurs dû rappeler ses troupes à l’ordre après ces escarmouches plutôt rares entre élus du Parti libéral.

Lundi, Mme Rizqy, qui est pressentie pour briguer la direction du parti, a attaqué durement son adversaire potentielle, la députée Dominique Anglade, ainsi que son collègue Carlos Leitão, l’ancien ministre des Finances.

La députée de Saint-Laurent accuse Mme Anglade de changer de position en matière de laïcité, tandis qu’elle reproche à M. Leitão les moyens utilisés pour en arriver à l’équilibre budgétaire sous l’ancien gouvernement Couillard.

« Je crois que, effectivement, j’ai heurté certaines personnes et j’ai appelé ce matin certains collègues pour m’excuser. Mes propos, hier (lundi), étaient inutilement durs envers certains de mes collègues et je me suis excusée auprès d’eux », a-t-elle dit dans un bref point de presse, après quoi elle a tourné les talons.

Elle n’a pas voulu préciser à qui elle avait présenté ses excuses. Le député de Pontiac, André Fortin, a condamné avec fermeté ces attaques.

« C’est un manque de maturité évident de Mme Rizqy », a-t-il conclu. Dans le cadre d’une course à la direction qui s’annonce déjà difficile, « ça peut se faire, un “jab” occasionnel, mais pas le premier jour, pas si ouvertement », a-t-il poursuivi.

« La vertu libérale qui lui manque, c’est justement qu’on fait ça derrière les portes closes, on ne se déchire pas sur la place publique. »

Le député de D’Arcy-Mcgee, David Birnbaum, a déploré qu’il n’y avait pas de « sensibilité et d’humilité » dans les remarques de Mme Rizqy.

« Il faut avoir un peu plus de délicatesse », a pour sa part affirmé sa collègue de la circonscription d’Acadie, Christine St-Pierre, en défendant le bilan de Carlos Leitão en matière de finances publiques.

Le député de La Pinière, Gaétan Barrette, a été plus indulgent et a passé l’éponge. Il met ce genre d’écarts sur le compte d’une course à la direction larvée.

« Moi, je résiste à tout, je ne suis pas la bonne personne à interroger sur la question de la délicatesse, a-t-il lancé avec ironie. Cette page-là, il faut la tourner. Je ne dis pas que j’étais heureux du commentaire. Mais il y a de l’émotion en politique. »

En mêlée de presse après la période de questions, le chef libéral intérimaire, Pierre Arcand, a dit qu’il avait rappelé ses troupes à l’ordre.

« Tout le monde a reconnu qu’on était allé un peu loin, c’est pour ça qu’elle a présenté des excuses. J’ai rappelé au caucus le fait qu’il devait y avoir un brassage d’idées, mais en même temps un respect des personnes et ne pas faire d’attaques personnelles. »