(Montréal) Le pasteur Paul Mukendi, qui devait se rendre aux autorités carcérales au plus tard vendredi à 15 h afin de purger une peine de huit ans de prison après avoir été condamné pour divers crimes, dont des agressions sexuelles sur une mineure, est en fuite.

« Le révérend Paul Mukendi est vivant et en bonne santé. Il a communiqué brièvement avec son épouse disant qu’il n’a pas fui la justice, mais qu’il a fui l’injustice dont il est victime », a écrit son ministère vendredi après-midi sur Facebook.

Son ministère a affirmé que le pasteur a « respecté scrupuleusement toutes les conditions et collaboré à chacune des étapes croyant sincèrement que justice allait lui être rendue… sans résultat » et que durant cette période il n’a cessé de se défendre « pour des actes qui n’ont jamais existé ».

« Un mandat d’incarcération est actuellement en vigueur, puisque l’accusé ne s’est pas livré aux autorités carcérales tel qu’ordonné par la Cour d’appel », a indiqué Audrey Roy-Cloutier, la porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).

Au Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), l’agent David Pelletier a confirmé que des recherches sont en cours pour localiser Paul Mukendi afin d’exécuter le mandat.

La Cour d’appel du Québec a rejeté lundi la demande du pasteur de Québec qui cherchait à faire annuler sa condamnation.

L’attachée de presse du pasteur, Marie-Ève Trottier, a indiqué à La Presse Canadienne que ni elle ni des membres de l’église que dirigeait Paul Mukendi, soit le Centre évangélique Parole de vie, ne savent où il se trouve.

« Nous laissons les policiers faire leur travail, d’accord ? », a-t-elle répondu visiblement agacée, en refusant de répondre à toute question.

En 2019, au terme d’un procès d’environ trois semaines, un jury a déclaré Paul Mukendi coupable de neuf chefs d’accusation concernant une victime qui fréquentait son église.

La victime était mineure lors de certains des crimes perpétrés contre elle. Au procès, elle a relaté que le pasteur lui a fait subir de premiers attouchements sexuels alors qu’elle n’avait que 14 ans. Des rapports sexuels complets ont débuté l’année suivante. À certaines occasions, il l’a violemment battue avant de l’agresser, est-il rapporté dans le jugement de la Cour d’appel.

Le pasteur rejette les « gestes ignobles dont on l’accuse » et estime que « n’importe quel juge impartial verrait que ce sont de fausses accusations ».

« Dans de telles circonstances, il refuse d’être à la merci d’une justice corrompue, a soutenu vendredi son ministère. Il continue de clamer haut et fort son innocence. »

Jeudi après-midi, son ministère avait indiqué qu’il était « introuvable » et craindre qu’il ait « été kidnappé ».

La police de Québec avait confirmé vendredi matin avoir reçu un « signalement », sans en préciser la teneur. Un porte-parole a plus tard confirmé que des recherches ne sont « pas du tout » en train d’être menées pour un enlèvement.

Une ordonnance de la Cour interdit d’identifier la victime.