Un enfant de deux ans est mort jeudi à Joliette. Sa famille était visée par un signalement de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).

« Les policiers ont été appelés à 15 h dans un logement à Joliette où un enfant de deux ans a été retrouvé inanimé », a déclaré le sergent Claude Denis de la Sûreté du Québec. « L’enfant a été transporté à l’hôpital où malheureusement son décès a été constaté. Les enquêteurs de la division des enquêtes sur les crimes majeurs de la SQ sont sur ce dossier. Les parents ont été rencontrés, une autopsie a été demandée et nous travaillons en collaboration avec la DPJ sur ce dossier. »

Le décès est survenu le même jour qu’une sortie de la Commission sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, présidée par Régine Laurent, où on s’inquiétait de ce que la crise de la COVID-19 « crée une zone de risque de maltraitance des enfants ».

Selon Radio-Canada, la DPJ est intervenue en début d’après-midi auprès de la famille de quatre enfants habitant un logement insalubre, suite à un signalement en janvier, et un placement des enfants de six et deux ans, et des jumelles de six mois, a été décidé immédiatement. Pendant que les intervenants de la DPJ organisaient le transfert en famille d’accueil, selon Radio-Canada, ils se sont absentés. Ils ont découvert à leur retour que l’enfant de deux ans était inanimé et ont appelé la SQ.

« Je n’ai pas d’informations concrètes sur le cas, mais je sais que dans Lanaudière un signalement de DPJ de code 3 normalement devrait mener à une intervention en trois ou quatre jours, et qu’il y a sept semaines il y avait 320 de ces enfants sur la liste d’attente », explique Steve Garceau, de la section locale de L'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, qui représente les intervenants de la DPJ. Ça ne mène pas d’habitude à un décès, mais on compte beaucoup sur la commission Laurent pour revoir complètement l’organisation du travail et avoir plus de ressources partout au Québec. »

Les trois enfants survivants ont été placés dans des familles autochtones de la réserve attikamekw de Manawan. Cette nécessité de placer les enfants autochtones dans leur famille élargie, qui vise à minimiser les difficultés d’adaptation culturelles, ajoute une étape de plus aux démarches des intervenants, selon M. Garceau.

J’ai été intervenant et je peux vous dire qu’une heure pour appeler les services de Manawan, trouver une famille, et trouver un véhicule avec quatre sièges d’enfants, c’est très rapide. Et si un intervenant a le moindre doute sur les signes vitaux d’un enfant, il reste là et appelle tout de suite l’ambulance et la police, ce n’est pas négociable avec les parents.

Steve Garceau, de la section locale de L'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, qui représente les intervenants de la DPJ

L’histoire n’est pas sans rappeler l’affaire horrible de « Tilili », la fillette de sept ans morte à Granby il y a un an, dont la famille était suivie par la DPJ. Le drame avait mené à la création de la commission Laurent, dont la présidente a donné le surnom de Tilili à la victime de Granby. Les premières recommandations de la commission Laurent en décembre étaient d’instaurer une déclaration obligatoire de grossesse au gouvernement et d’augmenter le financement de 260 organismes communautaires.