Caitlan Coleman a raconté lundi au procès de son mari, Joshua Boyle, qu'elle avait enfilé plusieurs couches de chaussettes pour se protéger du froid avant de s'échapper de son appartement pendant la nuit du 30 décembre 2017, alors qu'elle tentait de fuir son mari, duquel elle est maintenant séparée.

Mme Coleman et Joshua Boyle ont été enlevés ensemble en Afghanistan en 2011 et ont passé plusieurs années en captivité avant d'être libérés par les troupes pakistanaises. Ils étaient revenus au Canada en octobre 2017.

M. Boyle, qui subit actuellement son procès, est notamment accusé d'agression sexuelle et de séquestration par Mme Coleman et par une autre personne, dont on ne connaît pas l'identité.

Lors de son témoignage, lundi, Mme Coleman a relaté que lorsqu'elle avait quitté leur résidence d'Ottawa, elle avait volé un billet de 20 $ dans le portefeuille de M. Boyle et avait saisi les passeports de leurs trois enfants. Elle craignait que leur père ne parte avec eux à l'étranger.

Joshua Boyle a fait un appel au 911 le 30 décembre 2017 pour dire que sa femme avait fui de leur appartement en criant et qu'elle avait menacé de se suicider. Mme Coleman a toutefois affirmé qu'elle n'avait jamais eu l'intention de se faire du mal ce soir-là et qu'elle n'avait pas évoqué ce sujet.

Les policiers avaient retrouvé Caitlan Coleman dans la chambre d'hôtel de sa mère. Après avoir entendu son histoire, les policiers ont dit qu'ils avaient l'intention d'arrêter son mari ce soir-là.

Mme Coleman a brossé un portrait de leur relation tumultueuse, relatant avoir tenté d'obtenir un divorce en 2012, un incident au cours duquel elle aurait poussé Joshua Boyle au sol sur un quai de métro à Toronto.

En contre-interrogatoire, Mme Coleman a pris une pause pour essuyer des larmes lorsqu'elle a été interrogée à propos d'une entrevue accordée quelques jours après l'arrestation de Joshua Boyle. Dans cette entrevue à l'émission « The Fifth Estate » du réseau anglais de Radio-Canada, Mme Coleman affirme que personne ne l'avait contrainte à se rendre en Afghanistan ou à donner naissance à des enfants qu'elle n'avait pas souhaité avoir - des propos qui lui avaient été imposés par Joshua Boyle, a-t-elle soutenu.

Pressée par l'avocat de la défense Lawrence Greenspon, à propos des trois enfants nés lors de la captivité en Afghanistan, Mme Coleman a dit avoir des enfants dont elle avait grandement désiré la venue au monde.

« Lorsque des enfants sont le résultat d'une telle relation, c'est difficile », a-t-elle ajouté.