Christian Pépin, l'homme accusé lundi d'avoir assassiné sa mère et sa grand-mère, alors qu'il était récemment sorti de prison, a commis dans le passé de nombreuses agressions violentes sur des inconnus, et même sur des détenus, révèle une décision de 2016 de la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC).

L'homme de 35 ans avait écopé de deux ans et trois mois de pénitencier pour avoir volé, puis frappé au visage un inconnu dans un parc en novembre 2013. «Vous lui avez exigé de l'argent en menaçant de le battre. Il vous a présenté son argent, mais soutenu qu'il en avait besoin pour se nourrir. Vous lui avez par la suite asséné un coup de poing», indique-t-on dans la décision.

Une peine supplémentaire de trois ans et neuf mois s'est ensuite ajoutée à la première, puisque Christian Pépin avait commis deux vols à main armée dans deux dépanneurs. Une crosse d'un fusil avait été aperçue sous son chandail pendant le premier vol.

Ses premiers antécédents criminels remontent à 2003, alors qu'il avait agressé deux personnes en sortant d'un autobus. Il les avait frappé à coups de poing et à coups de pieds. «En août 2003, vous auriez eu une altercation avec votre victime au sujet d'un chandail. Vous l'avez agressé avec un couteau, le poignardant à l'abdomen et au dos», indique la décision.

Entre 2009 et 2011, Christian Pépin a été impliqué dans une longue série de crimes en prison: agression d'un détenu, incitations au désordre, lancer un liquide et agripper le bras d'un officier, être impliqué dans une bagarre, possession d'alcool frelaté, agression, proférer des menaces envers une officière. «Vos comportements vous ont valu de longs séjours en isolement», lit-on dans la décision.

«La Commission est d'avis que vous avez démontré une propension à la violence en faisant usage de la violence envers des connaissances, étrangers, et personnes en position d'autorité, cela dans la communauté et en milieu carcéral. Vous avez fait usage d'armes tel qu'un fusil, un couteau, un liquide, vos poings et vos pieds en commettant des actes de violence», explique-t-on dans cette décision portant sur une libération d'office en avril 2016.

On indique que Christian Pépin avait à cette période une problématique de drogue depuis plusieurs années, notamment de crack et d'héroïne. Selon la Commission, la consommation de drogue risquerait de «mener à une récidive» de sa part. «La Commission est d'avis que les lacunes au niveau de la gestion des émotions, la toxicomanie, votre attitude envers la criminalité, et les mauvaises fréquentations sont des éléments de stress dans le milieu de la mise en liberté pouvant vous amener à commettre une infraction accompagnée de violence», écrit le commissaire.

Lundi, Christian Pépin a comparu au palais de justice de Montréal pour être accusé des meurtres prémédités de sa mère Diane Champagne, 55 ans, et de sa grand-mère Paulette Robidoux, 75 ans, dans la nuit de samedi à dimanche dans un appartement du quartier Tétreaultville, dans l'est de Montréal. L'accusé habitait chez sa mère depuis sa sortie de prison il y a quelques mois.