Le fort volume d'appels pour dénoncer des crimes sexuels est à ce point élevé depuis les affaires Éric Salvail et Gilbert Rozon que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) envisage fournir des renforts à son équipe d'enquêteurs spécialisés pour traiter les plaintes d'agression sexuelle.

Il n'est d'ailleurs pas exclu qu'une équipe spéciale supplémentaire soit mise sur pied pour intervenir, selon les informations obtenues par La Presse. Jeudi, le SPVM a aussi ouvert une ligne spéciale de dénonciation pour les victimes de crimes sexuels dans la foulée de la vague de dénonciations #MoiAussi #MeToo qui secoue notamment le Québec.

« Nous sommes à l'écoute », a fait valoir le SPVM dans un court communiqué. Les victimes d'agression sexuelle, de harcèlement ou de comportements inconvenants qui souhaitent faire une dénonciation peuvent joindre la ligne téléphonique temporaire au 514 280-2079 ou se présenter directement au poste de leur quartier. La ligne sera en service de 7 h à 22 h, du lundi au vendredi.

« Étant donné l'ampleur du phénomène, nous avons jugé bon d'offrir un outil de plus pour permettre aux victimes de signaler les évènements », a indiqué le corps policier par courriel. 

« Les victimes hésitent parfois à dénoncer de tels comportements et le SPVM a voulu [offrir] un moyen supplémentaire afin de faciliter l'accès à la dénonciation par les victimes », lit-on dans un courriel du Service de police de la Ville de Montréal.

Le chef du SPVM, Philippe Pichet, a par ailleurs invité ses 4500 policiers à être à l'écoute des victimes potentielles qui pourraient se manifester. Dans une note interne envoyée hier et dont La Presse a obtenu copie, le chef de police sensibilise entre autres les membres de son service « à toute l'importance » qu'accorde le SPVM aux crimes à caractère sexuel.

« L'IMPORTANCE DE DÉNONCER »

« Depuis ces derniers jours, nous voyons des cas de harcèlement, d'agressions sexuelles ou de comportements inappropriés être dénoncés dans les médias », écrit-il, rappelant que le corps policier dispose d'« une équipe d'enquêteurs spécialisés pour traiter les plaintes d'agression sexuelle » chez la clientèle adulte et juvénile.

« Comme policiers du SPVM, le message que nous devons rappeler aux victimes et à la population est l'importance de dénoncer [...]. Il se pourrait que vous receviez un nombre de plaintes plus élevé qu'à l'habitude au cours des prochains jours et semaines. Nous prenons toutes les plaintes. Le dévoilement demeure la plus grande épreuve », ajoute M. Pichet.

Le chef appelle enfin ses policiers à offrir « le meilleur soutien possible » aux victimes. 

- Avec Philippe Teisceira-Lessard, Daniel Renaud et Vincent Larouche, La Presse