(Montréal) C’est au tour de la Fédération de la santé et des services sociaux de dénoncer « une situation intenable » pour les travailleuses dans les services de garde, alors que les conventions collectives sont échues depuis un an, ces jours-ci, et que les négociations n’ont pas véritablement commencé encore avec Québec.

Avant la FSSS, qui est affiliée à la CSN, des syndicats de la CSQ et de la FTQ avaient dénoncé la même lenteur à amorcer ces négociations pour le renouvellement des conventions collectives dans les services de garde.

Pourtant, ces conventions sont échues depuis le 31 mars 2023, soit en même temps que celles du secteur public. Et aux dires de la CSQ, de la CSN et de la FTQ, les négociations n’ont pas vraiment commencé et Québec n’a pas encore déposé ses offres.

Plusieurs milliers de travailleuses dans les services de garde sont concernées, dans des Centres de la petite enfance (CPE) et dans des services de garde en milieu familial – dans le cas de la CSQ, qui négocie pour les deux groupes en même temps.

Fait inusité, la FSSS a demandé la conciliation avant même que l’offre de Québec soit déposée. Elle a eu une première rencontre de conciliation le 20 mars, mais les associations d’employeurs n’étaient pas présentes à la table, a rapporté mardi Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS.

« On a discuté de la constitution de la table nationale comme telle. »

C’est là que le bât blesse, selon elle. La table patronale est constituée de trois parties : le Conseil du trésor, le ministère de la Famille et les associations d’employeurs. Or, ces employeurs doivent d’abord signer des protocoles régionaux pour permettre de lancer véritablement la négociation nationale. Et ce n’est pas chose faite dans toutes les régions.

« C’est une situation qui est rendue intenable pour tout le monde, autant pour le syndicat – notre centrale – que pour les autres centrales, et même les travailleuses non syndiquées qui, on le sait, vont bénéficier ultimement des avancées qu’on va faire », a lancé Mme Vachon.

Après la première sortie de la Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ), affiliée à la CSQ, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, avait affirmé qu’elle voulait attendre que les trois organisations syndicales aient déposé leurs demandes avant de déposer ses offres.

Or, les trois assurent qu’elles sont prêtes à déposer leurs demandes depuis plusieurs mois, mais que c’est la partie patronale qui n’est pas prête.

Et les trois affirment que Québec aurait pu au moins amorcer les discussions sur les clauses normatives avec chacune d’entre elles, en attendant de déposer son offre salariale à l’ensemble.

L’impatience croît donc au sein des trois organisations syndicales.

La FIPEQ, affiliée à la CSQ, a déjà prévenu que si le gouvernement ne déposait pas ses offres d’ici la fin d’avril, elle solliciterait dès lors des mandats de moyens de pression plus lourds, pouvant aller jusqu’à la grève, de la part de ses membres dans les CPE.

Des membres de la FSSS, affiliée à la CSN, portent depuis mardi un foulard, pour marquer le délai de 1 an depuis l’échéance des conventions collectives. Mais la FSSS n’envisage pas encore de moyens de pression lourds, « pas pour l’instant », précise Mme Vachon.